La lutte antiterroriste est au centre des préoccupations des autorités dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'attentat de Naciria, qui a fait la une de la presse sachant que le kamikaze est de la région, a répandu l'effroi parmi les citoyens.. Depuis cet attentat et la visite du général Chentouf, commandant de la Première Région militaire, les mesures sécuritaires sont plus que draconiennes et les services de sécurité sont sur le pied de guerre. Ainsi, dans la ville et les villages de la wilaya, les choses se sont révélées, depuis mercredi dernier, assez contraignantes. C'est le cas, par exemple, de la circulation à l'intérieur et autour de la ville de Tizi Ouzou. Depuis mercredi, les édifices publics, les commissariats de police et les administrations ont été placés sous haute surveillance. Des rues entières sont interdites à la circulation et des quartiers sont filtrés à Tizi Ouzou. Selon des habitants de cette région, «il ne se passe pas de semaine sans que l'on signale aux autorités le passage de groupuscules, depuis une quinzaine de jours». C'est la raison pour laquelle le commandant en chef de la 1re RM aurait donné des consignes strictes à ses hommes et aux autres services de sécurité. Aussi, hier, et ce depuis mercredi dernier, pour entrer dans la ville de Tizi Ouzou en provenance de Draâ Ben Khedda, c'est pratiquement la croix et la bannière. En arrivant à hauteur de Boukhalfa, il faut emprunter la voie rapide jusqu'à Oued Falli et de là, rebrousser chemin pour espérer entrer à Tizi Ouzou. La plupart des voyageurs se plaignent et, malgré toute la bonne volonté dont ils font preuve, ils ne comprennent pas ce nouveau schéma de circulation. L'un de ces voyageurs dira: «Finalement, ce sont les pauvres civils qui paient la sauce et doublement. Al Qaîda les tue et les policiers leur compliquent la vie.» A travers toutes les villes de la région, le même problème. Et les citoyens y sont soumis aux mêmes tracasseries. Cet état de vigilance est annonciateur, selon des observateurs, d'opérations militaires les maquis et massifs de la région. Ainsi, une opération de ratissage est attendue sur le massif de Yakouren et, en attendant, les forces de l'ordre ont multiplié les sorties sur le terrain et les bombardements des zones suspectes. L'attentat de Naciria semble, à première vue, avoir marqué la fin d'une époque en Kabylie. Depuis ce mercredi, les services de sécurité et les forces de l'ordre semblent avoir tourné une page et s'attaquent désormais aux groupuscules qui écument encore la région.