Les gardes-côtes d'Oran ont intercepté hier 18 candidats à l'émigration clandestine alors qu'ils s'apprêtaient, à bord d'un zodiac, à gagner l'Espagne. Cette interpellation a eu lieu au large des côtes oranaises. Ils ont été reconduits au port d'Oran aux environs de 14h. Une véritable saignée. Le sauve-qui-peut se poursuit. Des jeunes, moins jeunes, et universitaires, tentent, à la moindre occasion, de prendre le large au péril de leur vie. C'était le cas des 18 harragas d'hier. Le phénomène de la «harga» continue à inquiéter au niveau des plus hautes instances de l'Etat, en dépit des mesures prises pour y faire face. L'Oranie est sévèrement touchée. Plus de 400 harragas ont été interceptés depuis le mois dernier. Le pic a été atteint au début du mois en cours. En effet, 51 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés dans plusieurs opérations au premier jour de l'an. Le fléau est désormais répandu parmi les jeunes. En 2007, quelque 1500 candidats ont été interceptés contre 1016 en 2006 et 336 en 2005. En outre, près de 80 corps ont été repêchés durant la même période. Ces chiffres renseignent de l'ampleur du phénomène. Par ailleurs, il a été procédé à la saisie de 50 barques -appelées dans le jargon oranais «el botti»- ayant servi de moyen à la traversée tandis que plus d'une soixantaine de pêcheurs font l'objet de poursuites judiciaires pour avoir transporté des harragas.