Le terrorisme «résiduel», même acculé dans ses derniers retranchements, continue à nuire et à orchestrer des actions spectaculaires. L'attentat perpétré, hier, à Thénia, en dit long sur ses capacités de nuisance. Déclinant toute offre de paix, le Gspc, depuis qu'il active sous le label d'Al Qaîda, persiste dans sa logique meurtrière. La région de Boumerdès, zone «tampon» entre la capitale et la Kabylie, a été arrachée à sa quiétude par l'explosion d'une bombe ayant ciblé la Bmpj. L'explosion a été entendue à 5km, selon des témoins contactés par téléphone. En établissant dans cette région même son noyau dur, en particulier à Tizi Ouzou, le Gspc, devenu Al Qaîda au Maghreb islamique, cherche, a priori, à contrôler un terrain qui répond à des critères géostratégiques. En effet, les maquis denses de Kabylie font jonction avec les wilayas de Tizi Ouzou et Bouira. Le relief offre aux groupes terroristes une relative liberté de mouvement. C'est surtout une région qui est proche de la capitale. La branche d'Al Qaîda au Maghreb, dirigée jusque-là par le tristement célèbre Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, cherche à prouver que les dispositions de la réconciliation nationale et les redditions n'auront pas eu raison de sa détermination à aller jusqu'au bout de sa logique criminelle. Désavoué par le HDS, Droukdel ne recule devant rien. De son fief, il peut toucher Bordj El Kiffan, Bouira, Tizi Ouzou, mais aussi la capitale. Plus de 300 terroristes activent encore à Boumerdès et ils n'ont pas totalement perdu leurs capacités de nuisance. Tout relâchement de vigilance s'avérera fatal, car la nébuleuse d'Al Qaîda dont les tentacules vont de Peshawar jusqu'aux fins fonds de la Mauritanie, n'a pas encore désarmé de mettre l'Algérie à feu et à sang. A bien observer, même avec beaucoup de réserve, la cartographie terroriste, on est aussitôt foudroyé par l'évolution sécuritaire qu'a connue la région de Boumerdès. L'attentat d'hier survient, a-t-on noté, au lendemain de la neutralisation de l'émir de katiba el farouk qui dirigeait seriat el fath. Il a été abattu dans un guet-apens à Beni Amrane et répond au nom de Bouzegza Abderrahmane alias Abou Assa alias Ethoulathi, né en 1980. Il aurait été à la tête de la cellule qui a commandité les attentats du 11 décembre, dont quatre éléments ont été arrêtés. Ils sont âgés de 25 à 35 ans et préparaient un attentat kamikaze à Alger.