Cette réussite du club saïdi ne doit rien au hasard. En s'imposant sur le score de 3 buts à 2 face à la JS Kabylie, jeudi dernier, le MC Saïda a réussi à se hisser à la 4e place du classement général de la division 1. Ce championnat est encore long et il probable que le club saïdi ne puisse pas, d'ici le mois de mai prochain, d'être dans une si envieuse position, cela ne diminuera en rien le mérite de le voir tenir tête à des équipes plus huppées que lui. Ce que vit le MCS aujourd'hui n'est pas sans nous rappeler l'aventure vécue par le PAC il y a trois saisons de cela quand, pour sa première saison en division 1, il s'était retrouvé en train de lutter pour une place dans le haut du tableau. Le PAC est, depuis, descendu en division 2 et il faut espérer que le club saïdi ne suive pas la même trajectoire que lui. En effet, la réussite de son club fait que ses joueurs sont maintenant ciblés par les autres formations de la division 1, notamment celles qui ont le chèque facile lorsqu'il s'agit de recruter. Ces formations-là qui trichent sans cesse avec les finances publiques (du fait qu'elles vivent essentiellement de l'apport financier de l'Etat soit de manière directe soit de manière indirecte) ne savent pas faire autre chose que de «piller» les clubs formateurs pour maintenir un certain standing. Toujours est-il que le MCS, 4e du championnat de la division 1, c'est un joli pied de nez à la logique. C'est, aussi, la preuve que les meilleurs joueurs de la compétition ne jouent pas forcément dans les clubs les plus riches. Il faut bien se dire que ce club vient de la division 2 et que, jusqu'à présent, son objectif n°1 reste le maintien en division 1. Le MCS devance, au classement général, des formations comme l'USM Alger, l'USM Annaba, le MC Alger et le MC Oran qui font état d'un énorme budget. Il n'y a qu'à voir qui fait le plus gros effort de recrutement à l'intersaison. Ce n'est, certainement, pas le club de Saïda. L'été dernier alors que tous ces clubs revenaient de l'étranger (certains même d'Europe), après avoir accompli leur préparation d'avant-saison, ce fut le moment qu'avait choisi le MCS pour entamer la sienne...en Algérie. Ajoutons qu'un seul des joueurs recrutés par ces clubs nantis revient plus cher que tout l'effectif du MCS. Et puis il y a l'entraîneur. Celui du Mouloudia de Saïda est Saïd Hammouche, qui n'était connu que comme adjoint d'autres entraîneurs. Aujourd'hui, il se retrouve à donner la leçon aux autres qui se targuent d'avoir recruté des étrangers pour coacher leurs équipes. Jeudi dernier, le MCS a pris de court le leader de la compétition en le faisant plier dans les ultimes minutes du match. Ce succès n'a pas été le fruit du hasard. La JSK, qui après avoir connu le pire durant les premières vingt minutes de jeu, pris à son compte le monopole du ballon jusqu'à égaliser puis a inscrit un but des plus valables mais refusé par l'arbitre, est tombée dans le piège de la réaction de fin de match saïdi. En tout cas, jeudi dernier, le MCS a démontré que c'était lui qui était préparé le mieux physiquement pour avoir terminé le match tambour battant. Répétons-le, il se peut que cette belle aventure du MCS ne s'éternise pas, mais il ne devrait se trouver personne qui ne le salue bien bas. Voilà comment un club démuni se met à jouer dans la cour des supposés «grands». Tout compte fait, c'est peut-être lui le seul «grand» dans cette histoire.