Le démantèlement des réseaux de soutien contribue à limiter le champ d'action des terroristes. A peine 48 heures après le démantèlement d'un important réseau composé de 12 activistes à M'sila, les services de sécurité viennent de mettre fin aux activités d'un autre réseau composé de 8 membres, mobilisés entre les wilayas de Annaba, Constantine et Skikda. Les réseaux soutiennent logistiquement et financièrement Al Qaîda au Maghreb islamique. Selon des sources sécuritaires, certaines de ces personnes arrêtées ont bénéficié des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ainsi, à bien observer la scène sécuritaire, on est aussitôt frappé par le nombre d'islamistes arrêtés au courant de ces dix derniers jours. Ces coups de filet sont intervenus après l'exploitation du renseignement par les forces de sécurité chargées de la lutte antisubversive. En parfaite connaissance des nouvelles donnes, les forces de sécurité s'appliquent résolument à couper tous les relais dont jouissent les groupes terroristes pour éviter du moins toute mauvaise surprise. Le démantèlement des réseaux de soutien contribue considérablement à limiter le champ d'action des terroristes. Même si la lutte a atteint sa vitesse de croisière, il n'en demeure pas moins que la recrudescence de la violence n'est pas a écarter. L'utilisation de cette technique de subversion des plus dangereuses par le biais de «pions endoctrinés et drogués», comme l'a signalé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, constitue une réelle menace pour la nation. Les services de sécurité sont parfaitement conscients des nouveaux moyens auxquels a recours Al Qaîda. Cette nébuleuse n'hésite plus à investir des sommes faramineuses pour acquérir les dernières technologies en matière d'informatique, d'information ou d'entraînement militaire. C'est dans ce contexte que s'accordent les analyses des forces de sécurité qui soulignent: «Si la horde sauvage emploie, pour les besoins d'un attentat, des adolescents, des vieillards et des repris de justice psychologiquement fragiles, elle vise le recrutement des universitaires pour ses besoins logistiques.» L'objectif est simple: moderniser le terrorisme en Algérie et relancer la machine de guerre, en l'adaptant à la technologie de pointe qui sied à ses objectifs et l'allier à la doctrine kamikaze. Si celle-ci était hier une forme de sacrifice suprême dans l'armée japonaise, aujourd'hui, elle est le fruit amer d'une alliance Gspc-Al Qaîda. Cette dernière, qui ne désespère pas de voir l'Algérie à feu et à sang, a trouvé un terrain fertile dans certaines régions du pays grâce aux résidus du Gspc. L'autre source d'endoctrinement est la mosquée. Ces lieux de culte sont exploités par les djihadistes à la faveur d'une totale absence de culture religieuse authentique dans certaines et rares mosquées. L'idéologie d'Al Qaîda est de convertir au maximum par un discours déroutant toute une génération devant servir leur cause. Les services de sécurité, qui jouent aujourd'hui le rôle des imams, comme cela a été observé à El Oued, tentent avec une expérience consommée de contourner la tactique d'Al Qaîda, et d'agir en conséquence.