L'attaquant ivoirien, Didier Drogba, a affirmé lundi avoir été dépossédé du Ballon d'Or africain, attribué vendredi à l'avant-centre malien, Frédéric Kanouté, pour ne pas s'être rendu à la cérémonie à Lomé, ajoutant qu'il se retirait dorénavant de la course à cette prestigieuse distinction. «D'un commun accord, on a décidé avec la sélection d'atteindre un objectif qui est la victoire (à la CAN-2008, ndlr), a déclaré Drogba. Recevoir la Ballon d'Or aurait été une fierté pour moi. Tout le monde sait à quel point j'ai été honoré l'an dernier quand on me l'a donné. Mais, dans l'après-midi, j'ai reçu un coup de fil d'un haut responsable de la CAF (Confédération africaine de football, ndlr). Il m'a dit que si je ne venais pas à la cérémonie, les règles seraient changées, que je ne serais plus premier et que le prix serait attribué au second, Frédéric Kanouté.» Au-delà du vote, ce sont les propos tenus qui m'ont surpris, a ajouté l'Ivoirien, finalement classé 3e derrière Kanouté et le Ghanéen Michael Essien. «On travaille tous pour mettre le continent africain très haut, il y a une grosse présence médiatique au Ghana pour un tournoi très critiqué, dix ans auparavant. Alors, à un moment donné, on doit tous tirer dans le même sens. Comme je ne pense pas que ce genre d'attitude honore l'Afrique, j'ai décidé de me retirer de tout vote pour les prochaines élections du Ballon d'Or.» «J'estime que cette compétition a perdu de la valeur à mes yeux, a-t-il poursuivi. Je suis un simple joueur, la décision que je prends ne dérangera pas grand monde. C'est juste pour moi. Si j'ai refusé d'aller à Lomé, c'est d'abord pour mes partenaires, car on n'organise pas un tel événement à deux jours d'un quart de finale. Je ne m'y suis pas rendu, aussi, car le fils d'Ulrich Stilieke (l'ancien sélectionneur, remplacé par Gérard Gili, ndlr) est décédé.» Dimanche, à l'issue du quart de finale de la CAN-2008 remporté par la Côte d'Ivoire face à la Guinée (5-0), Drogba avait implicitement reconnu avoir été déclassé au profit de Kanouté, affirmant qu'il fallait être «assez grand, responsable et humble pour passer dessus et regarder devant soi». La CAF s'est jusqu'ici refusée à tout commentaire sur le sujet.