Les échanges qui frôlaient les 300 millions de dollars en 2005 ont grimpé à 700 millions de dollars deux ans après. Les relations bilatérales algéro-tunisiennes sont appelées à se consolider davantage, à la faveur de la visite d'amitié effectuée ce week-end par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, en Tunisie. Cette visite, qui intervient dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire des bombardements de Sakiet Sidi-Youssef, était une occasion autant pour le président de la République que pour son homologue tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, de renforcer les liens unissant les deux pays. La commémoration de cet anniversaire en dit long sur les liens unissant les deux pays voisins. Il faut souligner, en ce sens, que les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Tunisie ne cessent de s'accroître. En effet, ces échanges qui frôlaient tout juste les 300 millions de dollars en 2005 ont dépassé les 450 millions de dollars en 2006, pour grimper à 700 millions de dollars l'année suivante. Ainsi, en l'espace de trois années, le taux des échanges entre les deux pays voisins a enregistré une augmentation de 400 millions de dollars. Le Président algérien souligne, dans son message, au moment où il quittait la Tunisie, que sa rencontre avec le Président Ben Ali est porteuse de profondes significations et consacre la fraternité et la solidarité entre les deux pays et les deux peuples frères. «Notre rencontre, a affirmé M.Bouteflika, nous aura permis de réitérer la force des relations qui lient nos deux pays, la nécessité de renforcer la coopération dans tous les domaines et l'impératif de définir des projets communs au seul service des citoyens des deux pays, notamment ceux des régions frontalières tout en encourageant hommes d'affaires et investisseurs à rechercher et saisir le meilleur moyen d'appuyer les projets de partenariat». Le président de la République a indiqué que «les actions communes de développement dont ont bénéficié, durant les vingt dernières années, les zones frontalières, qui ont souffert plus que d'autres des affres du colonialisme, traduisent véritablement notre volonté sincère et notre ferme détermination de voir ces zones demeurer des passerelles de coopération entre les deux pays». Conscient des difficultés qu'a rencontrées la coopération entre les deux pays, à cause notamment des défis et des exigences de l'économie mondiale, le chef de l'Etat a indiqué que ces éléments «nous ont toutefois permis d'identifier les points faibles et notre capacité d'établir des projets communs à l'avenir sans nous décourager à prospecter des perspectives de coopération et de partenariat». Abdelaziz Bouteflika a estimé, par ailleurs, que la rencontre qu'il a eue avec le chef de l'Etat tunisien est susceptible de donner «un nouveau souffle à la coopération bilatérale après les importantes étapes que nous avons traversées, pour asseoir les mécanismes de la coopération bilatérale en créant plusieurs cadres de coopération à divers niveaux gouvernementaux et au premier plan la Grande Commission mixte algéro-tunisienne qui a oeuvré à dynamiser la coopération bilatérale en lançant de nombreux projets communs». Les deux présidents ont, par ailleurs, souligné la nécessité pour la Grande Commission mixte, au cours de sa prochaine session, d'impulser un nouvel élan à la coopération bilatérale en vue de la hisser au niveau des relations de fraternité établies entre les deux pays et des liens de solidarité et de lutte commune unissant les deux peuples frères. Dans ce sens, un colloque d'hommes d'affaires des deux pays s'est tenu jeudi sur le thème: «Le partenariat, la coopération et la complémentarité: clés d'ouverture des perspectives et de conquête des marchés». Cette rencontre a été l'occasion de discuter du contenu de la réunion de la cellule frontalière, consacrée à l'examen des obstacles qui entravent les échanges bilatéraux ainsi qu'aux moyens à même de les surmonter et de consolider le partenariat entre les deux pays. Il s'agit, notamment, de dynamiser les activités des conseils sectoriels, de promouvoir l'information économique, de mieux faire connaître la législation et les mécanismes d'incitation à l'investissement mis en place par les deux pays, outre l'intensification de l'organisation des Salons, l'harmonisation des procédures douanières, la création d'une société de transport mixte et d'un établissement bancaire chargé du financement des projets mixtes et l'entrée en vigueur de la carte de transit.