Les établissements scolaires, l'administration et le secteur hospitalier seront paralysés aujourd'hui. L'Intersyndicale autonome de la Fonction publique entamera sa grève nationale ce matin, pour une durée de trois jours. Les établissements scolaires, l'administration et le secteur hospitalier seront paralysés à la faveur du mouvement de débrayage auquel ont appelé les différents syndicats de ces secteurs. Les représentants des travailleurs de l'éducation (Cnapest, CLA, Satef, Snte et Ceca), de l'administration (représentée par le Snapap), les paramédicaux (représentés par le Snpepm), fonceront droit devant eux dans le dessein d'arracher leurs revendications: la grille des salaires et les statuts particuliers. Deux volets, et non des moindres, qui ne cessent de revenir dans le propos des syndicats comme un leitmotiv. Et quelle est la position de la tutelle vis-à-vis de ces mouvements de protestations qui se profilent à l'horizon et que l'Algérie égraine comme un chapelet? La réponse est toute simple: les décisions relatives aux statuts particuliers, ainsi que la grille des salaires des travailleurs de la Fonction publique, relèvent du seul ressort du gouvernement. Ce dernier a, de son côté, fermé toutes les portes. Aucune voie d'accès, susceptible de détendre, un tant soit peu, l'atmosphère, n'est perceptible sur le terrain. Une position qui n'est d'ailleurs pas sans avoir des répercussions néfastes sur les secteurs touchés par le mouvement de débrayage. Il est bon de rappeler, dans cette optique, que l'Intersyndicale a déjà organisé un mouvement de protestation similaire, au mois de janvier dernier. Une grève de trois jours (les 12, 13 et 14 janvier) a été observée par pas moins de sept syndicats de la Fonction publique. Dans le secteur de l'éducation, et face à l'explosion annoncée, le secrétaire général du ministère a rencontré, le 4 février dernier, les syndicats grévistes en leur promettant de prendre en considération leurs préoccupations. Etait-ce une mesure réfléchie et applicable effectivement sur le terrain, ou s'agissait-il d'une simple parade visant à retarder l'explosion? La deuxième supposition est plus plausible. La preuve, si besoin est, la tutelle n'a jamais tenu ses promesses. Et lorsque les différents mouvements syndicaux avaient déposé le préavis de grève, pour les journées du 10, 11 et 12 de ce mois, le secrétaire général de l'éducation, leur a demandé «d'assurer le service minimum durant ces trois jours de protestation». Ce à quoi, les syndicats, par la voie du chargé de l'information du Cnapest, M.Lamdani, rétorquèrent: «Hélas, nous n'allons pas l'assurer. Cependant, nous allons donner aux classes de terminale des cours de rattrapage durant 5 jours pendant les vacances de printemps.» Les syndicats de l'éducation ne manquent pas de dénoncer les agissements de leur tutelle qui, apparemment, n'a fait aucun effort pour remédier au mal qui la ronge. «Malgré les mouvements de protestation ayant paralysé le secteur de la Fonction publique, en général, et de l'éducation, en particulier, le ministère de l'Education nationale reste fidèle à sa démarche discriminatoire et autoritaire dans le traitement des dossiers importants du secteur» écrit le Conseil des lycées d'Algérie, dans un communiqué transmis, hier, à notre rédaction. «Le statut particulier des travailleurs de l'éducation a été traité après un simulacre de dialogue et dans la précipitation et déposé au niveau du chef du gouvernement pour approbation au mépris de toute la communauté de l'éducation» déplore le CLA dans sa missive. Les syndicalistes de l'éducation estiment, à l'unanimité, être lésés dans leurs droits. D'autant plus qu'ils n'ont, a aucun moment, été appelés à présenter leurs propositions concernant le statut particulier. Ils estiment, de ce fait, qu'ils sont considérés comme la cinquième roue de la charrette. Aux dernières nouvelles, la Coordination nationale des sections Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) se montre solidaire avec les sept syndicats de la Fonction publique. Elle se joint ainsi à eux, en appelant «les enseignantes et enseignants du supérieur à trois journées nationales de protestation avec arrêt des activités pédagogiques, les dimanche, lundi et mardi 10, 11 et 12 février 2008». La Coordination nationale des sections Cnes lance son mot d'ordre avec, à la clé, trois principales revendications: la défense du pouvoir d'achat, l'amendement de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, la promulgation du statut de l'enseignant chercheur. Le mouvement est lancé. Y a-t-il quelqu'un au gouvernail?