Le développement doit être une initiative nationale non dépendante des investissements étrangers. «Ne comptez pas sur les investisseurs étrangers pour développer l'économie algérienne», a fait savoir hier le président de la Fondation pour l'industrie nationale algérienne (Fina), Mehdi Bouslama, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Les Investissements directs étrangers (IDE) ne peuvent en tout état de cause constituer une solution pour faire avancer l'économie algérienne, selon ce responsable. «Les investisseurs étrangers viennent pour faire de l'argent», a-t-il expliqué. Il a indiqué que les investisseurs étrangers veulent, avant tout, engranger des bénéfices. Certes, une partie de ces bénéfices revient à l'Algérie, mais la majorité est transférée dans les pays des entrepreneurs. «Il est indispensable de mettre en place une stratégie pour développer une industrie productive en Algérie», a recommandé le président de la Fina. L'Algérie dépendant à tous les niveaux de l'importation, ce qui constitue un obstacle majeur pour son développement économique. La facture est lourde, quelque 4 milliards et 57 millions de dinars ont été consacrés seulement à l'importation alimentaire. La production reste la solution pour sortir le pays de cet état de dépendance et le mettre sur les rails du développement durable. Cette thèse est, d'ailleurs, partagée par la grande majorité des spécialistes en économie. L'Etat algérien ne semble pas suivre cette théorie puisque aucun signe ne laisse à penser qu'une quelconque action est entreprise pour encourager l'industrie productive, que ce soit par rapport aux investisseurs algériens ou étrangers. «On constate qu'il n'y a pas d'IDE dans le secteur de la transformation ou de la production», a-t-il affirmé. D'après M.Bouslama, la majeure partie des investisseurs étrangers s'intéressent au secteur qui leur assure des bénéfices immédiats, tels que le secteur des télécommunications. Or, ce genre de projets ne peut pas contribuer au développement économique. La solution, selon ce même responsable, serait d'orienter les investisseurs, qui s'intéressent au marché algérien, sur les activités de production et leur réserver plus d'avantages. M.Bouslama se montre ainsi sceptique face à la politique de l'Etat concernant les investissements étrangers. Tout en notant que l'année 2007 a été marquée par un ntérêt prononcé pour les investisseurs étrangers. En revanche, il a estimé que la «création d'un réseau d'industrie pour la transformation de nos ressources» reste la solution. L'Algérie dispose de beaucoup de richesses non exploitées, a souligné l'intervenant. S'agissant de la privatisation, le premier responsable de la Fina est plutôt circonspect estimant qu'«il ne faut pas privatiser pour privatiser». Ce processus ne garantit pas la réussite des entreprises, selon lui. Spécialement en l'absence de statistiques et d'études sur le sort des entreprises privatisées. «La privatisation doit avoir un but», a-t-il ajouté. Le message de Mehdi Bouslama est clair. C'est aux Algériens d'établir des plans concrets pour aboutir à un développement durable. Cela relève de l'utopie que de compter uniquement sur les étrangers, que ce soit par rapport aux IDE ou à la privatisation, pour relever notre économie, a-t-il encore indiqué.