Il est bien loin le temps où ce club se disait prêt à jouer les premiers rôles. Alors que la JS Kabylie, l'ES Sétif et l'USM Alger se retrouvent, tout naturellement, dans le haut du tableau du championnat de la division1, le MC Alger est en train de glisser, tout doucement, vers la zone de relégation. A neuf journées de la fin de la compétition, il faut bien admettre que ce club ne devance que d'un point le premier des trois actuels reléguables. La comparaison avec les équipes de tête est normale dans la mesure où nous avons à faire à une équipe dont l'effectif a été acquis moyennant un gros effort financier, ce qui avait fait du Mouloudia, au début de la saison, un des favoris pour l'attribution du titre de champion d'Algérie. Devant lui, des formations comme le MC Saïda, l'AS Khroub ou l'OM Ruisseau ne pesaient vraiment pas lourd. Mieux, même le club de Saïda n'a pas eu droit à une préparation d'intersaison adéquate. Il s'était contenté d'un stage dans l'Algérois au moment où les Mouloudéens se «pavanaient» en Italie. Il y a de quoi méditer sur cette leçon mais le MCA en est-il réellement capable? On en doute. Aujourd'hui, après la défaite contre l'AS Khroub, jeudi dernier, la scission observée ces derniers jours dans le club algérois, s'est nettement accentuée. La section football, qui gérait l'équipe, selon des responsables du comité directeur, a démissionné. Cela n'a pas ajouté grand-chose à ce qu'on savait puisque le président de l'Asssociation El Mouloudia, Sid-Ahmed Karcouche, avait dit que cette section n'était plus opérationnelle. Encore que nous nous permettrons de douter de la réelle mainmise de Karcouche sur l'Association et la section football. Il y a quelques jours de cela, en convoquant les médias pour une conférence de presse, Rachid Marif, le président d'honneur de cette association, s'est comporté en véritable «patron» du club. Il a «osé» dire aux joueurs ce que Karcouche s'était toujours gardé d'affirmer. Plus les jours passent et plus on a l'impression que ce dernier a hérité d'un fardeau trop lourd pour ses épaules. Il est même heureux pour lui qu'il ait un Marif sur qui compter en cas de coup dur sans quoi, il est certain qu'il y a longtemps qu'il aurait quitté le bateau mouloudéen. Ces joueurs, que Marif ne s'est pas gêné de «savonner» sérieusement, seraient la cause essentielle de l'échec sportif du Mouloudia si l'on en croit l'ex-porte-parole d'El Mouloudia, Djamel Rachedi. D'après lui, le club a hérité de joueurs qui manqueraient de professionnalisme et qui n'auraient pas l'amour du club. Mais, dans la situation qui prévaut dans le football algérien, on ne connaît pas tellement de joueurs qui aient, réellement, l'amour du club qu'ils sont en train de servir. En dehors de quelques joueurs, purs produits d'un club, la grosse majorité est constituée d'éléments recrutés au prix fort et dont le seul intérêt qu'ils portent pour «leur» club est le compte en banque que celui-ci possède. Il semblerait, si l'on en croit toujours Djamel Rachedi, qu'en dehors de Hadj Bouguèche, tous les joueurs mouloudéens sont à jour en matière de paiement (pour ce qui est de Bouguèche, il est déjà gagnant pour avoir été repris par ce club parce que pour ce qu'il a fait, il était bon pour le limogeage pur et simple). Par conséquent, si les joueurs ont tous été payés et qu'ils continuent à être peu rentables sur le terrain, il faudrait voir du côté des dirigeants qui ne semblent pas être assez rompus à la gestion d'un club de football. Sinon comment expliquer que dans des clubs comme la JSK, l'ESS et l'USM Alger, dirigés chacun, pratiquement, par un seul homme et qui ont des retards de paiement envers leurs joueurs disposent d'effectifs où les joueurs se comportent avec plus de professionnalisme? Sid-Ahmed Karcouche n'est pas le seul à faire état d'une opposition au sein de son Comité directeur. On ne croit pas que Hannachi, Serrar et Allik disposent de comités directeurs qui leur soient, entièrement, acquis. Eux aussi ont des opposants mais savent comment les «gérer» pour le bien de leurs clubs respectifs. En fait, ce qui n'est pas dit dans l'histoire, c'est que cette section sort d'ordinaire pour être gérée par la rue. Le Mouloudia souffre des tiraillements qui existent en son sein, mais aussi par l'ingérence plus qu'abusive de gens qui n'ont rien à voir avec la direction de cette section et de l'Association dont elle émane. C'est peut-être cela la grande explication à tout ce qu'endure le Mouloudia dont on sait qu'il est pris entre les mains d'une rue sans cesse hégémonique.