Tout le clan Barça compte sur lui avant des échéances importantes. Thierry Henry, irrésistible et adoré de tous à Arsenal, a l'occasion, avec le début des choses sérieuses en Ligue des champions, de convaincre totalement supporters du FC Barcelone et observateurs du foot espagnol, pour l'instant restés sur leur faim. L'attaquant français, qui joue ce soir à Glasgow face au Celtic avec le Barça, ne fait pas jusqu'ici une mauvaise saison mais l'attente est grande. Son transfert en provenance d'Arsenal, pour 24 millions d'euros, a été vécu cet été comme un événement dans la capitale catalane. Les supporters étaient près de 30.000 dans l'immense stade de Barcelone, le Camp Nou, le jour de sa présentation fin juin, soit plus que pour Ronaldinho, arrivé en 2003. Tout le clan Barça compte sur lui avant des échéances importantes (C1, Championnat et Coupe d'Espagne), d'autant qu'il semble être le seul des «Quatre fantastiques» à être en pleine possession de ses pouvoirs: Ronaldinho cherche son jeu, Messi souffle après un début de saison tonitruant et Samuel Eto'o est revenu blessé de la Coupe d'Afrique des nations. Henry apparaît comme un joueur-clé à l'heure de la phase finale de la C1, une compétition dont il a perdu une finale en 2006 avec Arsenal, contre son club actuel (2-1). Henry, meilleur buteur de l'histoire des «Gunners» et des «Bleus» (44 buts en 98 sélections), a marqué ce week-end en Championnat lors de la victoire 2-1 à Saragosse portant à 7 son total de buts en Liga (19 matchs joués). Un chiffre satisfaisant mais les buts ne font pas tout et «Titi» a parfois manqué de consistance lors de certaines rencontres. Il a, pour l'instant, deux matchs références à son actif: face à Levante lors de la 6e journée de Liga (un triplé et une victoire 4-1 du Barça) et contre Murcie lors de la 19e journée (une omniprésence récompensée par deux passes décisives et son nom chanté par le Camp Nou). Mais beaucoup jugent que cela fait peu pour un joueur de sa catégorie. Sans vouloir en faire une excuse, Henry avance qu'il joue très souvent à gauche cette saison, alors qu'il avait explosé à Arsenal au poste d'avant-centre. C'est d'ailleurs en jouant dans l'axe qu'il a ouvert le score à Saragosse. «Je veux seulement dire que je me sens très à l'aise dans cette équipe et que je suis très heureux», assurait Henry, dimanche, souhaitant mettre au point certaines choses après des propos tenus jeudi et mal interprétés selon lui par la presse. «J'ai dit l'autre jour (jeudi) que je jouerai où me dira de jouer l'entraîneur (Frank Rijkaard) mais le jour suivant j'ai lu des choses que je n'avais pas dites, des interprétations de gens qui parlent à ma place», poursuivait-il. Henry, souvent gêné par une douleur au dos cette saison, donne en tout cas satisfaction à Rijkaard - «C'est un grand joueur»- et plaît aussi à l'ancien joueur et entraîneur du club barcelonais, le légendaire Johan Cruyff. Ce dernier a salué «sa mentalité d'aider l'équipe en jouant avec des douleurs». «On l'a critiqué alors qu'il donnait plus qu'il ne pouvait. D'autres auraient quitté le navire avant», avait-il affirmé à propos d'Henry. «J'espère qu'il aura un jour la consécration internationale qu'il n'a jamais totalement connue», souhaitait l'entraîneur d'Arsenal, Arsène Wenger, son mentor de 1999 à 2007, après les deux buts d'Henry face à la Lituanie en octobre (quand il a battu le record de Platini). 2008 peut être son année. Les objectifs sont clairs: la Ligue des champions avec le Barça et l'Euro avec les Bleus.