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«L'Egypte n'a pas torturé les professeurs algériens» «Vous dépassez vos limites M.Ford!»
MEDELCI RAPPELLE À L'ORDRE L'AMBASSADEUR DES ETATS-UNIS À ALGER
En diplomatie il n'y a pas d'état d'âme, souligne-t-il. Le ministère des Affaires étrangères algérien a saisi officiellement l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M.Robert Ford, au sujet de ses rencontres avec les partis politiques et les associations. C'est ce qu'a confirmé hier, à L'Expression le chef de la diplomatie algérienne, M.Mourad Medelci: «Nous avons expliqué à l'ambassadeur des Etats-Unis qu'il existe des lois et des règles régissant l'activité des représentations diplomatiques auxquelles il doit se soumettre», révèle le ministre. Ces lois s'appliqueront à tout le monde «sans exception», avertit le ministre laissant entendre, sur sa lancée, que la diplomatie algérienne est très gênée par le comportement du diplomate américain. «Nous aurions agi avec la même rigueur si l'un de nos diplomates à l'étranger venait à dépasser le cadre des activités politiques qui lui sont permises», ajoute Medelci. M.Robert Ford a-t-il dépassé la ligne rouge? Medelci laisse entendre que c'est le cas: «Le ministère des Affaires étrangères a contacté M.Ford pour lui rappeler que ses activités dans le cadre de sa mission en Algérie doivent obéir aux règles élémentaires de la diplomatie.» Or, selon le ministre, M.Ford «ne s'est pas rapproché» du ministère des Affaires étrangères avant d'entamer ses rencontres marathoniennes avec la société civile. En quoi ces rencontres gênent-elles? En fait, c'est la démarche de l'ambassadeur des Etats-Unis qui serait très mal vue par les plus hautes autorités du pays. Quelle sera la riposte de l'Algérie? Très peu prolixe, Medelci use d'un ton très diplomatique pour souligner que «l'Algérie agira selon les règles internationales dans le cas d'un dépassement». Avant de préciser qu'«en diplomatie, il n'y a pas d'état d'âme. L'on fera ce qui doit être fait». Emboîtant le pas à son ministre, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a affirmé que l'Algérie «n'accepte pas les ingérences» étrangères. Il pointe d'un doigt accusateur la classe politique. Il a demandé, dans ce sens, «aux partis, aux organisations nationales et celles de la société civile d'exprimer leurs positions sans avoir recours aux ambassades étrangères», a-t-il répliqué. Dans un autre sujet, interrogé par L'Expression sur la suite donnée à l'affaire des professeurs algériens affirmant avoir été maltraités en Egypte, Medelci minimise: «Je pense que la presse a donné trop d'importance à ce dossier. Beaucoup de choses ont été dites. La diplomatie algérienne a fait son travail. Le dossier est clos.» Les professeurs algériens ont-ils été torturés en Egypte? «Je pense qu'en tant que professeurs, ces Algériens n'ont pas été maltraités», souligne Medelci. La réaction du ministre des Affaires étrangères laisse entendre que ce dossier ne sera pas développé avec le Premier ministre égyptien, M.Ahmed Adhif, arrivé hier à Alger pour une visite de deux jours.