Le comble, c'est de savoir que plus de 50% des toxicomanes ont moins de 30 ans. Encore une fois, les gendarmes gardes-frontières (GGF) d'El-Djorf (Maghnia) ont réussi, hier, à récupérer une quantité de 3 quintaux de kif traité, avons-nous appris du commandement de la Gendarmerie nationale. Agissant sur informations, les GGF de Maghnia, dans la wilaya de Tlemcen, en embuscade ont réussi à intercepter un véhicule immatriculé en Espagne et dont, le chauffeur, indique-t-on, a pris la fuite vers le Maroc. Cette énième saisie intervient, rappelons-le, après seulement deux jours de la récupération de 2039kg de drogue à Tebelbala dans le sud-ouest du pays, à Béchar. Ce qui porte le nombre à 2393kg de drogue saisis en l'espace de deux jours seulement. Pis encore, une autre quantité de 15kg de la même substance a été saisie, avant-hier à Zéralda dans la wilaya d'Alger par les gendarmes de la section de recherches de Blida. A Tébessa, les mêmes services ont mis la main, fin février dernier, sur 3 personnes en possession de 322 grammes de kif traité qu'ils s'apprêtaient à commercialiser. Et à Batna, les gendarmes ont également arrêté un dealer en possession de 100 grammes de stupéfiants. Et la liste ne s'arrête pas là. Outre la consommation et la commercialisation illégale de stupéfiants, la Gendarmerie nationale a fait état d'un bilan «alarmant» de la situation qui prévaut à travers tout le pays. Trafic d'armes et de munitions à Mila, contrebande aux frontières Ouest du pays, vols de véhicules à l'Est, faux et usage de faux à Chlef, tentatives avortées des harragas sur les côtes de Annaba et de Aïn Témouchent, kidnappings en Kabylie, le front social en ébullition, terrorisme... Bref, tous les ingrédients d'une explosion sociale semblent réunis. Ainsi, l'état de «santé» du pays n'est pas reluisant. L'Algérie, qui était jusque-là, un pays de transit pour les contrebandiers pour acheminer la drogue, est devenue aujourd'hui un pays consommateur voire même producteur. Le champ de cannabis découvert à Toudja dans la wilaya de Béjaïa n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. A en croire les statistiques fournies par le ministère de la Santé, 50% des quantités de drogue transitées sont, il est vrai, consommées localement. Le comble, c'est que plus de 50% de toxicomanes ont moins de 30 ans. Cette frange sensée être «productive» et «exemplaire», est devenue, l'instabilité aidant, la catégorie la plus «stigmatisée». La constante augmentation de la toxicomanie en Algérie, s'explique de toute évidence par la situation «déplorable» des conditions de vie des jeunes Algériens. Si l'on admet que la drogue touche toutes les couches sociales riches et pauvres, elle est cependant plus visible chez les couches défavorisées où sévit le chômage, la misère sociale, la précarité du logement, la marginalisation et l'injustice. Des études ont montré que 71% des toxicomanes sont des chômeurs dont certains activent comme dealers. La précarité et la misère sociale contraignent certains parents à «sommer» leurs enfants d'exercer des activités informelles, et ce, malheureusement au prix de leur vie et de leur liberté!