Les actions de protestation ne seront arrêtées qu'après une large consultation. Les représentants des 13 organisations formant la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, (Cnsafp) se sont réunis, hier, à Alger. L'élaboration du plan d'action à suivre dans les jours à venir a été le point capital de l'ordre du jour de ce conclave, souligne le Dr Lyès Mérabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), et non moins coordonnateur de cet aréopage syndical. Sur un autre plan, les syndicalistes devant prendre part à cette rencontre auront à «faire le point sur la grève des 24, 25 et 26 février dernier». Il est question également, de «faire une évaluation de la situation globale du pays, notamment des aspects socio-économiques», indiquera le Dr Merabet. Après avoir affirmé que «le mouvement de protestation ira crescendo», notre interlocuteur précisera que «les actions ne seront arrêtées qu'après une large consultation.» La décision de la Cnsafp sera communiquée ultérieurement, a-t-il soutenu. Cette fois-ci, les syndicats autonomes font preuve d'une patience qui rompt avec la fougue caractérisant les actions menées, particulièrement depuis 2003. En dépit de la remarquable force de mobilisation des syndicats, ces actions ont présenté des signes d'incohérence et de manque de coordination. C'est dans ce contexte, paraît-il, que la majorité des syndicats a annoncé la couleur. L' escalade est inévitable, s'accorde-t-on à dire, mais sans fixer avec précision, la nature et la date de la future protesta. Le recours à des grèves illimitées ou cycliques sont les maîtres-mots des leaders syndicaux. La radicalisation de ce mouvement revendicatif a été, faut-il le rappeler, le résultat de «la réponse négative», réservée aux grévistes par le gouvernement, à la suite du débrayage de 3 jours. La Justice a déclaré certaines grèves illégitimes et plusieurs fonctionnaires ont fait l'objet de sanctions administratives. Dans le secteur de l'éducation, la réplique des syndicats interviendra au cours des vacances du printemps, a annoncé le Snte. Notons aussi, que malgré cette accalmie caractérisant le front social, les actions de protestation n'ont pas cessé de défrayer la chronique. A titre d'exemple, les conseillers d'orientation de l'éducation ont prévu, pour ce mercredi, d'observer des rassemblements devant toutes les directions de l'éducation que compte le pays. Sur le plan local, des directeurs de CEM, les adjoints de l'éducation, et bien d'autres catégories sont montées au créneau cette semaine, dans plusieurs wilayas. Ces actions de protestation dénotent le rejet catégorique et unanime affiché par les employés de la Fonction publique par rapport à la nouvelle grille des salaires. La prime compensatoire de 3500DA, annoncée récemment par le gouvernement à titre de mesure d'apaisement, n'a pas mis un terme à l'ire des travailleurs. La grogne s'intensifie au fur et à mesure que la dégringolade du pouvoir d'achat s'accélère. Notons, par ailleurs, que l'autre point qui sera abordé lors de ce conclave du Cnsafp est inhérent à l'unification de l'action syndicale. Un objectif que partagent les leaders de cette Coordination (des 13 syndicats) avec leurs camarades de l'Intersyndicale de la Fonction publique. Ce dernier, qui compte 8 syndicats, a appelé pour sa part, au rassemblement de toutes les organisations syndicales autonomes. Il va sans dire que la fusion de ces deux blocs syndicaux autonomes est de nature à changer carrément le paysage social algérien.