L'Algérie, 1er client de la France en Afrique et 3e hors Ocde, après la Chine et la Russie. Le 2e Forum «Cap Algérie» du Réseau des étudiants algériens diplômés des grandes écoles (Reage), a tenu ses promesses. «Près de 30.000 chefs d'entreprise sont prêts à s'engager pour faire bouger les choses» a indiqué l'ancien Premier ministre français et responsable de la commission économique de l'Association France-Algérie, Mme Edith Cresson qui présidait à l'ouverture du Forum. Ali Habour, président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Oranie et vice-président de la Caci, a parlé, quant à lui, de la stratégie et des attentes de l'internationalisation des PME algériennes. Il a estimé qu'elles souffrent de «l'absence d'un tissu intellectuel». Pour le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, les compétences algériennes installées en France constituent un «vecteur efficace de transfert du savoir-faire». Il a déploré que les PME algériennes soient «sous-encadrées, que leur système de gestion reste à moderniser et qu'aucun travail de recherche et développement n'est entrepris.» Il a relevé que l'une des réformes les plus urgentes est celle du système bancaire et financier pour se soustraire d'une «forte dépendance des banques» Le directeur du département international de la Chambre de commerce et de l'industrie de Paris (Ccip), M.Gilles Dabezies a, pour sa part, parlé des actions entreprises en direction de l'Algérie dont, notamment l'accompagnement de l'Ecole supérieure des affaires d'Alger (Esaa). Il a annoncé l'ouverture prochaine d'un bureau de la Ccip et la tenue d'un Salon des services aux collectivités locales, à Alger. Un autre intervenant de renom, en la personne du chef de la mission économique française en Algérie, Marc Bouteiller, a parlé de la croissance des échanges commerciaux et le développement des investissements directs français en Algérie. Ceux-ci ont atteint 233 millions de dollars en 2007. Quoique relativement modestes, au vu des immenses opportunités offertes par l'Algérie, il a précisé que la France, en terme d'investissements, s'est taillée en Algérie, la «première place devant les Emirats arabes unis, l'Espagne et l'Egypte en 2007». «Le flux de ces investissements directs est appelé à être plus important avec le lancement par Total d'un projet pétrochimique à Arzew et celui de GDF dans la région du Touat», a-t-il ajouté. Premier client en Afrique avec, un montant de 4,2 milliards d'euros en 2007 (+2,8%), 3e hors Ocde après la Chine et la Russie, la France a renforcé sa présence en Algérie avec l'installation de 30 nouvelles entreprises françaises, dont Saint Gobain, Air Liquide ou Lafarge qui ont fait des investissements directs en Algérie, en 2007. Durant la même année, 250 filiales de succursales et de bureaux ont été implantées, soit le triple par rapport à 2004. Elles emploient près de 30.000 personnes, a indiqué Bouteiller qui a estimé que «les perspectives sont prometteuses» dans la grande distribution et les banques avec les projets d'installation de la Caisse d'épargne, du Crédit mutuel et de la CIC, des assurances, le BTP, l'énergie et le transport. Pour lui, la priorité sera donnée à l'implantation des entreprises françaises elles-mêmes, en Algérie, et non à la création de filiales.