Rencontre n Des regards croisés ont été posés, au cours d'un franc débat, sur l'économie nationale et les entreprises algériennes à l'ère des réformes et de la mondialisation. Les investissements directs français ont atteint en 2007 les 233 millions de dollars, a indiqué le chef de la mission économique française en Algérie, Marc Bouteiller, indiquant que ces «investissements sont diversifiés et touchent plusieurs secteurs». Pour lui, le flux de ces investissements directs est «appelé à être plus important avec le lancement par Total d'un projet pétrochimique à Arzew et celui de GDF dans la région du Touat». C'était lors de la conférence plénière du Forum «Cap Algérie», organisé depuis hier samedi par le Réseau des étudiants algériens diplômés des grandes écoles (Reage). Pour sa part, le président du directoire du Cabinet d'audit et de conseil en management Kpmg-France, Jean-Luc Decornoy, a estimé que «L'Algérie est l'un des pays les plus solvables du monde», soulignant cependant la nécessité pour notre pays de «mettre en place les conditions favorables à une croissance économique non liée à l'activité hydrocarbures». Pour lui, à terme, l'Algérie «pourra devenir une nation exportatrice». Pour cela, il faut «localiser une production industrielle permettant de développer la croissance et l'emploi, diminuer le volume des importations, favoriser la balance commerciale, diminuer l'exposition du pays aux risques de change et, à terme, assurer un flux entrant de devises». Edith Cresson, ancien Premier ministre français et présidente de la Commission économique de l'Association France-Algérie, a insisté, elle, sur «la vision moins technique et plus humaine» que veulent imprégner aux relations algéro-françaises, les jeunes diplômés des grandes écoles et universités, rassemblés au sein du Reage. «Même si la conjoncture a changé et que les objectifs sont longs à se réaliser, ces jeunes diplômés portent en eux un nouvel espoir et ouvrent de nouvelles perspectives pour les relations entre les pays», a souligné Mme Cresson, rappelant que «près de 30 000 chefs d'entreprises sont prêts à s'engager pour faire bouger les choses». Ali Habour, président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie et vice-président du Caci, a évoqué, pour sa part, la stratégie et les attentes de l'internationalisation des entreprises algériennes, dressant un tableau réaliste de ces dernières qui souffrent, selon lui, de «l'absence d'un tissu intellectuel» et de «l'insuffisance de l'offre en expertise sur le territoire national». Parlant des PME algériennes, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Reda Hamiani, a indiqué que celles-ci «sont sous-encadrées, leur système de gestion est à moderniser, aucun travail de recherche et de développement n'est entrepris et souffrent notamment d'une forte dépendance des banques».