Au moment où ça commence à marcher, on décide d'arrêter pour transférer nos dossiers ailleurs... Le personnel de la direction de l'emploi de Annaba chôme depuis quelques jours et ce, suite à une décision de transfert des dossiers relevant du dispositif d'emplois d'attente à la DAS, désormais la seule habilitée à les gérer. C'est une correspondance émanant du ministère de la Solidarité, en application d'une décision du gouvernement adressée à tous les directeurs de l'emploi en date du 11 mars 2008 qui a, en quelque sorte, tout bloqué en attendant le transfert et la passation de consignes entre les 2 institutions. Les jeunes demandeurs d'emploi sont désorientés, ne sachant plus quoi faire face à cette situation. Devant la direction de l'emploi située dans un quartier populaire et devenue familière pour tous, des dizaines de jeunes se pressent devant l'entrée pour se renseigner sur le devenir de leurs dossiers et sur les contrats préemploi qui devaient être délivrés. «Au moment où ça commence à marcher avec un dispositif bien rôdé et des employés qui savent ce qu'il faut faire, on décide d'arrêter pour transférer nos dossiers ailleurs, c'est pas possible!», s'insurge un jeune rencontré sur les lieux. Un autre nous dit que le transfert prendra des jours et le temps de reclasser les dossiers, de les répertorier et de procéder à la délivrance des contrats se prolongera certainement. Une jeune fille, visiblement exaspérée par cette décision, nous déclare qu'elle avait fondé beaucoup d'espoirs sur ces formules d'emploi et attendait son tour comme tout le monde J'allais avoir ce contrat, c'était imminent, maintenant, avec ce transfert, je ne suis plus aussi sûre, j'espère que ceux qui auront à gérer ces dossiers veilleront au classement qui a été fait et le reconduiront. Un des employés venu la rassurer sur la question l'informe que tout est pris en charge et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter puisque tout rentrera dans l'ordre à la fin de la semaine prochaine. Les employés eux ne savent pas ce qu'ils vont devenir et s'inquiètent à leur tour. Aucune information sur leur éventuelle réaffectation dans d'autres services: «Nous ne savons pas ce qu'il va advenir de nous, mais nous sommes sûrs que nos emplois seront maintenus, ce que nous déplorons c'est le fait que nous avons travaillé ensemble pendant des années et nous connaissons notre travail sur le bout des doigts, maintenant, nous espérons seulement que les postes qui nous seront confiés plus tard seront en rapport avec notre expérience.» Nous avions voulu en savoir plus sur cette situation et nous avions demandé une entrevue avec le directeur de l'emploi. Celui-ci était sur le terrain, à Chetaïbi, où il tenait une réunion de sensibilisation avec les jeunes chômeurs. Nous reviendrons plus en détail sur cette affaire dans nos prochaines éditions.
