Les leaders des deux «grosses cylindrées» ont opéré des coupes sèches dans leurs rangs. Le dernier délai de dépôt des candidatures est fixé pour aujourd'hui. Le suspense est en grande partie levé même si la plupart des listes ne seront pas déposées avant cet après-midi comme on a pu l'apprendre hier auprès de députés RND et FLN. Tous se sont accordés à nous dire que les résultats sont des plus incertains, ce qui a poussé les patrons de ces formations à privilégier les compétences et l'honnêteté. Résultat: pas mal de figures de proue, dont les candidatures étaient acquises depuis le début, se sont vu rabrouer sans ménagement. Dans les rangs du RND, Tarbague, président du groupe parlementaire, qui a beaucoup fait pour soigner l'image de ce parti comme en témoignent ses propres collègues, a été évincé. Il n'est pas le seul. Boualem Bouzidi, député RND et secrétaire national UGTA chargé des conflits sociaux, n'a pas trouvé de place. Les gens de Tipasa, nous dit-on, n'en ont pas voulu parce qu'il n'est pas de la région. Jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse hier, il cherchait encore à se caser dans la liste d'Alger. Une liste où il lui sera très difficile de trouver une place parmi les dix premiers. Les cinq premiers noms, que nous avons pu obtenir, s'énoncent comme suit : Abdelkrim Harchaoui, Fatma-Zohra Flici, présidente de l'association des victimes du terrorisme, Mustafa Berraf président du COA, Nordine Benbraham des scouts musulmans algériens et Salah Djennouhat responsable de l'organique au niveau de l'UGTA. Même Chérif Rahmani, comme on le voit, n'a pas trouvé sa place parmi les premiers de cette liste. Des rumeurs disent même qu'il ne compterait même pas se présenter. On croit savoir, selon les mêmes sources, qu'Ahmed Ouyahia se serait montré tellement pointilleux dans le choix des candidats que pas moins de 128 députés auraient ainsi été évincés. De mêmes sources, on apprend que le RND sera présent en Kabylie selon les propres voeux de sa base. Un député, membre du bureau national de ce parti, nous a affirmé que son parti a reçu des dizaines d'appels émanant de Tizi Ouzou et Béjaïa demandant la présentation de listes en Kabylie. En tout, le RND se retrouve, apprend-on, avec 3000 candidats pour les 48 wilayas. Seuls le FLN et le MSP se trouvent dans le même cas. Car, on apprend que même si le MSP est en silence radio et fait perdurer le suspense, il a retiré les formulaires et a fini de confectionner ses listes. Celles-ci doivent, selon toute vraisemblance, être déposées aujourd'hui à moins qu'il n'y ait un quelconque coup de théâtre. De mêmes sources, on apprend que la plupart des figures de proue de l'UGTA ont été écartées, ce qui conforte Sidi Saïd dans ses visions apolitiques, soutenant les candidats UGTA quelle que soit la bannière politique sous laquelle ils se présentent. L'UGTA en compte une soixantaine environ, dont 28 au RND, 28 autres au FLN, 2 au MSP et 2 autres au PT dont Louisa Hanoune. Au FLN, la situation n'est guère différente. Badreddine, figure de proue de la protesta des pétroliers, devenu secrétaire national à la faveur du dixième congrès de la Centrale, est tête de liste à Bordj Bou-Arreridj. Pour le restant des listes, des mouvements de contestations répétitifs n'ont cessé de secouer le parti depuis que ce dernier s'était attelé à cette tâche. C'est tellement vrai, nous disent des députés bien au fait de ce qui se passe au sommet de cette formation politique, que jusqu'à hier après-midi, une bonne partie de ces listes, y compris celle d'Alger, n'était pas encore finalisée. Nous en saurons peut-être un peu plus aujourd'hui. Ce qui reste sûr, pour le moment, c'est que le suspense, pour une fois, promet de ne pas être levé dans l'immédiat alors que le pays, il faut l'espérer, sera enfin doté, en majorité, de députés dignes de ce nom, dans tous les sens du terme.