Les dernières heures du délai limite du dépôt des listes de candidatures aux législatives du 17 mai ont été particulièrement agitées pour le FLN à Béjaïa dans la nuit du 1er avril. Une nuit qui aura été très longue. La liste des candidats, que l'instance politique du parti n'a « libérée » qu'en fin de la journée d'avant-hier, a été fortement contestée localement dans un mouvement de désapprobation qui a coûté au parti de graves dissensions entre militants dont le gros des troupes, du moins en haut de la hiérarchie locale, protestataires se montre prêt à faire payer au parti une exclusion de la course électorale. C'est ce qu'ont convenu les responsables de la mouhafadha et des kasmas de la wilaya qui se sont retrouvés, en fin d'après-midi d'hier, dans une AG sanctionnée par un « appel au boycott », nous apprend Hamadou Abdelmalek, le mouhafedh. La décision a été prise après de longues heures de doute sur le dépôt effectif de la liste contestée. Dans la journée d'hier, des élus et des cadres même de la mouhafadha ont laissé entendre que la liste n'a pas été déposée. Le chef du groupe FLN à l'APW est catégorique : « La liste n'a pas été déposée. » « Ils ont dû déposer quelque chose », nous répond M. Hamadou. Le retard « prémédité afin de ne laisser aucune chance aux listes indépendantes », comme voulu par le secrétaire général du parti, a entretenu le suspense autour de la composante de cette liste que mène, à la surprise de beaucoup, un retraité de l'éducation, Sellah Aïssat, à qui il a fallu fausser compagnie au groupe de militants protestataires pour tenter de déposer la liste tard dans la nuit. Les retrouvailles des deux parties au niveau du siège de la wilaya, vers 22h, ont été au rythme d'une colère mal contenue. « Des coups de poings ont volé », témoigne-t-on. Hier, dans les couloirs de la wilaya, la députée Fourar et Salah Derradji (ex-doyen de faculté), 3e et 4e au classement, paraissaient pourtant inquiets. « Il paraît qu'elle a été déposée », nous disent-ils. Pour rappel, la mouhafadha de Béjaïa avait proposé une liste de 110 noms de candidats. Dans une déclaration rendue publique hier, elle considère que la liste avalisée « n'a pas respecté les critères définis dans l'instruction du SG du parti ». Le bureau de la mouhafadha, qui « regrette ce choix », se démarque ainsi de la liste officielle et aussi des « résultats négatifs qui en découleront ». L'administration de la wilaya a tergiversé avant de communiquer, presque en fin de journée d'hier, le nombre final des listes retenues dont celle, justement, du FLN. Elles sont en tout 28 listes de candidatures aux législatives prochaines dont quatre d'indépendants que forment essentiellement Meziane Belkacem, le président de l'APC d'Amizour (Fidélité), le directeur du CHU de Tizi Ouzou, le docteur Mansouri (La voix du peuple), et Khoulalene, syndicaliste à la FNTE (L'union). La contestation est aussi à l'ANR de Réda Malek qui a choisi un candidat de l'UDR, Bektache Madjid, à la tête de la liste. Ce choix a fâché la structure régionale du parti qui dénonce une « manigance ». « Nous irons très loin dans la contestation », nous confie maître Oulagha, responsable du bureau de wilaya de l'ANR.