Par cette action, ce syndicat tente de faire un forcing sur la tutelle qui accuse du retard dans l'élaboration des statuts particuliers. L'université renouera, de nouveau, avec l'interminable cycle de débrayages. Une nouvelle grève de quinze jours sera observée le 11 mai prochain. L'ensemble des universités algériennes seront ainsi paralysées au terme de l'appel lancé par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Ce syndicat ne démord pas et ne compte pas reculer et ce, jusqu'à satisfaction de ses revendications, qui lui sont chères, et que d'aucuns qualifient de légitimes. Et quelles sont ces revendications? Il s'agit, en effet, de deux principales exigences: le retard accusé dans l'élaboration des statuts particuliers des enseignants universitaires, et les retards dans l'ouverture du dossier relatif aux régimes indemnitaires. Il faut rappeler, en ce sens, que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a indiqué, la semaine dernière, que «les statuts particuliers des enseignants, des enseignants chercheurs et des maîtres-assistants en sciences médicales sont finalisés et déposés auprès de la Fonction publique (FP)». Une manière comme une autre de dire que la balle n'est plus dans le camp de la tutelle mais au niveau de la Fonction publique qui se chargera de leur étude. De ce fait, le département de Rachid Harraoubia tente de donner, quoique indirectement, une réponse au Conseil national des enseignants du supérieur. Laquelle réponse est susceptible de calmer les esprits, quelque peu tendus. Aussi, le premier responsable du département de l'Enseignement supérieur a rappelé, avant-hier, les augmentations des salaires accordées aux professeurs de l'université. Présidant à Constantine une conférence régionale sur l'évaluation du système LMD (Licence-Master-Doctorat), M.Harraoubia a rappelé que le statut de la Fonction publique place le professeur et le chercheur universitaire au plus haut grade, ce qui représente une augmentation du traitement de l'ordre de 17 à 27.000DA. Cela, «en attendant la promulgation du statut de l'enseignant universitaire qui comprend d'importantes améliorations liées notamment aux compensations» estime le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mais les enseignants affiliés au Cnes ne veulent pas se contenter de promesses. Le coordinateur national du Cnes Abdelmalek Rahmani, que nous avons tenté de joindre hier par téléphone, pour avoir quelques éclaircissements sur le mouvement de grève qui sera observé le 11 mai prochain, était inscrit aux abonnés absents. Sur le site Internet du Conseil national des enseignants du supérieur, on ne peut relever aucune nouvelle information. Et pour cause. La dernière mise à jour du site remonte à près de trois mois. Elle date, en effet, du 15 janvier 2008. Et ce n'est pas tant l'actualisation du site qui pose problème mais plutôt sa conception, des plus piètres. En y accédant, d'aucuns n'hésiteront pas de dire qu'il (le site) ne reflète pas du tout un espace réservé aux enseignants du supérieur. Soit l'une des élites de la société algérienne. Et si le Cnes, avec tous les professeurs et enseignants qui y ont adhéré, ne s'est pas encore mis aux nouvelles technologiques, il n'y a donc pas lieu de s'étonner que les Algériens accusent un retard dans ce domaine.