La station est l'une des plus grandes usines de dessalement au monde, si ce n'est la plus grande. Le groupement singapourien Hyflux, a décroché le marché de réalisation et d'exploitation de la station de dessalement de Magtaâ dans la wilaya d'Oran. Il a été choisi parmi six soumissionnaires, par la commission d'évaluation des offres. Hyflux a proposé 0,5577 dollar pour le m3 d'eau dessalée, soit quelque 40,15 dinars. Il a été choisi par l'Algerian Enrgy Company (AEC) hier, lors de l'ouverture des plis des offres commerciales qui s'est déroulée au siège de la Sonatrach. L'unité de dessalement de l'eau de mer de Magtaâ coûtera plus de 460 millions de dollars. Sa capacité de production serait de 500.000 m3/jour et ferait d'elle l'une des plus grandes usines de dessalement au monde, si ce n'est la plus grande. Le projet devra être réalisé dans un délai de 36 mois. Une société mixte, MTM SPA, sera créée pour assurer le suivi de toutes les étapes de ce projet. Elle sera détenue à hauteur de 51% par Hyflux et 49% par l'AEC. Quant au financement du projet, il sera assuré à hauteur de 30% par les fonds propres du groupement Hyflux alors que les 70% restants seront financés localement par des banques publiques algériennes avec la Banque nationale d'Algérie (BNA) comme chef de file. Située dans la commune de Mers El Hadjadj (wilaya d'Oran), la station de Magtaâ est considérée comme le projet de dessalement «le plus important au monde» sur le plan du volume de production (500.000 m3), selon Sari Amenallah, directeur de l'AEC. Le projet est destiné à l'alimentation en eau potable de la région oranaise. Lors de cette cérémonie, le directeur de l'AEC a annoncé, par ailleurs, pour la première décade d'avril prochain l'ouverture des plis relatifs aux projets des stations de dessalement de Ténès (Chlef - 200.000 m3), Oued Sebt (Tipasa - 100.000 m3) et El-Tarf (50.000 m3). Les offres techniques de 13 entreprises et groupements d'entreprises internationales ont été retenues en mai dernier. Il s'agit des derniers projets de dessalement prévus par le programme quinquennal (2005-2009) qui en compte treize. Avec sa faible pluviométrie, la région de l'ouest du pays est connue pour son déficit en eau. L'alimentation en eau potable de la ville d'Oran s'est faite, antérieurement à 1880, par le captage de la source de Ras El Aïne débitant 50 l/s environ d'eau douce. L'accroissement des besoins a nécessité, après cette date, le rapprochement des eaux de Brédéah jusque-là de bonne qualité avec un débit voisin de 80 l/s. Depuis 1999, la qualité de ces eaux est devenue saumâtre. Le résultat, sans doute, d'un mélange d'eau douce-eau salée dû à la présence de deux aquifères superposées, sans limites étanches les isolant. L'intensité de plus en plus élevée des pompages le long du couloir Bou-Tlélis-Oran laisse supposer que ces nappes, superposées à ce niveau, souffrent d'un régime de surexploitation. Avec cette capacité, soit 500.000 m3 de plus, il n'y a plus lieu de s'inquiéter, sachant que les besoins quotidiens des habitants de la wilaya d'Oran sont actuellement estimés à 360.000 m3/j.