Implantée dans la commune de Mers El Hadjadj à Oran, cette unité de dessalement coûtera plus de 468 millions de dollars. La soif dans la région ouest d'Algérie sera étanchée mais pour cela il faut attendre 36 mois. En effet, la société Algerian Energy Compagny (AEC), filiale de Sonatrach, Sonelgaz, et le groupe singapourien Hyflux ont procédé, dimanche dernier à Alger, à la signature d'un contrat pour la réalisation d'une unité de dessalement d'eau de mer à Magtaâ dans la wilaya d'Oran. L'unité de dessalement d'eau de mer de Magtaâ coûtera plus de 468 millions de dollars. Située dans la commune de Mers El Hadjadj (wilaya d'Oran), la station de Magtaâ est considérée comme le projet de dessalement «le plus important au monde» sur le plan du volume de production. Sa capacité serait de 500.000m3/jour. Les accords qui ont été signés concernent l'achat et la vente de l'eau dessalée, la construction, l'exploitation. Une société mixte, MTM SPA, sera créée pour assurer le suivi de toutes les étapes de ce projet. Elle sera détenue à hauteur de 51% par Hyflux et 49% par l'AEC.Quant au financement du projet, il sera assuré à hauteur de 30% par les fonds propres du groupement Hyflux alors que les 70% restants seront financés localement par des banques publiques algériennes avec la Banque nationale d'Algérie (BNA) comme chef de file. A l'issue de la cérémonie de signature, M.Khelil a précisé que cette usine, «devrait satisfaire, dès son entrée en service en 2011, les besoins en eau de près de cinq millions d'habitants». A l'instar des autres projets de dessalement d'eau de mer, c'est le groupe Sonatrach qui achètera l'eau dessalée de Magtaâ au prix de 34 dinars le m3 d'eau (quelque 0,5577 dollar. Par la suite, la Sonatrach le cèdera à l'Algérienne des eaux qui la vendra à son tour au consommateur final. Ce prix du mètre cube d'eau dessalée est le moins cher par rapport aux prix proposés dans les autres projets de dessalement, a indiqué M.Khelil qui a précisé qu'il peut même baisser en raison de la dévaluation du dollar. Pour rappel, les offres techniques de 13 entreprises et groupements d'entreprises internationales ont été retenues en mai dernier. Il s'agit des derniers projets de dessalement prévus par le programme quinquennal (2005-2009) qui en compte treize. Avec sa faible pluviométrie, la région de l'ouest du pays est connue pour son déficit en eau. L'alimentation en eau potable de la ville d'Oran s'est faite, antérieurement à 1880, par le captage de la source de Ras El Aïne débitant 50l/s environ d'eau douce. L'accroissement des besoins a nécessité, après cette date, le rapprochement des eaux de Brédéah jusque-là de bonne qualité avec un débit voisin de 80l/s. Depuis 1999, la qualité de ces eaux est devenue saumâtre. Le résultat, sans doute, d'un mélange d'eau douce-eau salée dû à la présence de deux nappes aquifères superposées, sans limites étanches les isolant. L'intensité de plus en plus élevée des pompages le long du couloir Boutlélis-Oran laisse supposer que ces nappes, superposées à ce niveau, souffrent d'un régime de surexploitation. Avec cette capacité, soit 500.000m3 de plus, il n'y a plus lieu de s'inquiéter, sachant que les besoins quotidiens des habitants de la wilaya d'Oran sont actuellement estimés à 360.000m3/j.