Le 8 août prochain, l'ouverture des Jeux olympiques sera proclamée au stade national de Pékin. Au terme d'un voyage de 137.000 kilomètres, la torche olympique, véritable symbole des Jeux qui est arrivée cette nuit pour un séjour dans la capitale chinoise, lancera la compétition. Tous les quatre ans, un tour du monde lui est offert. Tous les quatre ans, son éclat vit l'espace de la compétition avant de s'éteindre pour quatre nouvelles années. Véritable symbole de l'épreuve aux cinq anneaux, la torche représente l'idéal olympique et ne peut être dissociée des Jeux, qu'ils soient d'hiver ou d'été. Pour ceux de Pékin, l'objet tant convoité a pris vie -comprenez «a été allumé»- à Olympie le lundi 24 mars sur les ruines du temple d'Héra. Tradition oblige, à Olympie, berceau des Jeux antiques, la «grande prêtresse» a transmis la flamme. Le champion local de taekwondo, Alexandros Nikolaidis, médaillé d'argent à Athènes quatre ans plus tôt, a été le premier relayeur de la «lumière» qui est restée six jours en Grèce. En tout, ce sont 21.780 coureurs qui s'échangeront le précieux objet. Jusqu'à sa destination finale, le 8 août 2008 au Stade national de Pékin («Nid d'oiseaux») pour la cérémonie d'ouverture, la torche aura traversé vingt pays dont le Royaume-Uni, la France (à Paris, le 7 avril), les Etats-Unis, l'Australie, l'Inde, le Japon. Le relais de la flamme olympique a prévu de visiter 135 villes et couvrir 137.000 kilomètres en 130 jours. Avant de finir son périple par la visite de 113 villes chinoises, elle aura poursuivi son tour planétaire en visitant Taiwan, Hong-Kong ou encore Macao. L'histoire du flambeau des Jeux de Pékin est née il y a près de deux ans. En juin 2006, le concepteur et le fabricant du système de combustion sont choisis. Le BOCOG, le comité d'organisation des JO de Pékin, retient le projet de Lenovo pour la torche olympique. L'oeuvre du constructeur informatique chinois, partenaire du CIO pour la dernière fois de son histoire, est choisi parmi 388 projets en compétition. En janvier 2007, l'approbation du CIO permet aux équipes de Lenovo de débuter l'immense tâche qui leur est confiée. Par son design, la torche, appelée «Nuage de promesse» («Cloud of promise»), ne ressemble à aucune de ses devancières. Selon Lenovo, celle-ci «combine à la fois finesse et modernisme avec tout le symbole historique propre à la culture chinoise». Rencontrée à la fin du mois de mars, Angela Qiu, l'une des dix designers spécialistes, peut être fière. L'ingénieure asiatique est à l'origine de la forme de l'objet (concept du rouleau de papier traditionnel chinois) née d'un brainstorming planétaire puisque des experts américains, néozélandais, italiens ou encore japonais ont participé au projet durant près de dix mois. Façonnée dans un alliage d'aluminium-magnésium poli, la torche mesure 720mm x 50mm x 40mm et pèse moins d'un kilo (985g). Le rouge chinois, principale couleur du flambeau, n'a évidemment pas été choisi au hasard. Il signifie, traditionnellement, «bonne chance».