Le Salon automobile d'Alger se professionnalise davantage et prend de plus en plus les contours d'une manifestation authentiquement internationale. L'Expression: Comment appréciez-vous l'actuel Salon de l'automobile, d'abord en votre qualité de patron de Sovac, et ensuite en tant que vice-président de l'Association des concessionnaires algériens AC2A? Mourad Oulmi: Je tiens d'abord à m'exprimer avec ma casquette de membre de l'AC2A et confirme la parfaite cohérence entre cette dernière et toutes les parties prenantes à l'organisation de cette douzième édition du Salon de l'automobile d'Alger. En effet, je peux affirmer que la date de ce Salon a été arrêtée en concertation avec tous les adhérents de l'association et ce, dans un étroit partenariat avec la Safex (société algérienne des foires et exportations) dont les responsables n'ont ménagé aucun effort afin d'améliorer les conditions d'accueil du large public et des professionnels. Par ailleurs, toutes nos doléances ont été prises en considération par le département de M.Gasmi (directeur général de la Safex). Pour ma part et en ma qualité de patron de la société Sovac, je ne peux que renchérir dans le même sens en affirmant que les choses évoluent globalement dans un sens très positif. Cette qualité tous azimuts est en fait perceptible cette année à travers la qualité de l'exposition et l'aménagement des stands devant accueillir les véhicules. Ce qui ne peut que servir l'intérêt des consommateurs et des concessionnaires. En fait,de par cette tendance vers l'excellence, le Salon automobile d'Alger se professionnalise davantage et prend de plus en plus les contours d'une manifestation authentiquement internationale. Cette année particulièrement, nous constatons la présence de la quasi-totalité des concessionnaires; mieux, les absents d'hier sont de retour aujourd'hui, à l'instar de Mercedes et de Renault. Nous remarquons l'arrivée d'une nouvelle venue dans votre concession, à savoir la marque Skoda Skoda, qui était déjà représentée dans notre pays par la Maison tchèque, intègre, en effet, la bannière Sovac. Cette nouvelle donne rentre dans «la logique des choses» puisque Skoda qui appartient au même groupe Volkswagen ne peut que revenir aujourd'hui à l'importateur exclusif de la marque allemande qu'est Sovac. Ainsi, après Volkswagen, Audi et Seat voilà que Skoda nous revient enfin. Peut-être que nous bouclerons la boucle, l'année prochaine, en ajoutant à notre portefeuille la marque Porsh. Skoda demeure une marque complémentaire pour Sovac dont elle vient élargir l'offre. Avez-vous des échos concernant l'adéquation de votre prestation avec les normes du constructeur en matière d'exposition? En tant que représentants de la marque Volkswagen en Algérie, je dois dire que nous somme tenus par une charte constructeur. Nous sommes tenus d'appliquer les normes internationales. Notre stand a été érigé par les architectes de Volkswagen, lesquels ont même veillé à la disposition des véhicules. En outre, les représentants du groupe ont assisté, ravis, à la soirée Sovac qui a donné le coup d'envoi à l'actuel Salon. Ils ont montré toute leur satisfaction quant au modus operendi de Sovac. Quelles sont les nouveautés de ce Salon en général et celles de Sovac en particulier? Cette douzième édition charrie une trentaine de nouveautés ou modèles, toutes marques confondues. Concernant Sovac, l'arrivée de la marque Skoda constitue, à elle seule, une nouveauté de taille; d'ailleurs, elle est la révélation de ce Salon à notre niveau. Pour cette marque par exemple, nous enregistrons l'arrivée de la nouvelle Fabia, il ne s'agit pas là d'un simple restylage, alors que Volkswagen lève le voile sur le 4X4 Tigwan, petit frère jumeau du Touareg. De même que nous venons de lancer la nouvelle Polo Classic, une berline d'un excellent rapport qualité prix et qui est dotée de tous les équipements nécessaires. Cette voiture très économique à l'usage est cédée pour 1,05 million Da. Audi quant à lui voit l'arrivée de deux exclusivités, soit la toute nouvelle Audi A4 et la nouvelle A5, alors que Volkswagen Utilitaire se distingue par le Caddy Maxi. Néanmoins, la marque ibérique Seat se contente de son lustre toujours intact et ne propose, pour le moment, aucune nouveauté. En somme, Sovac se déploie en ce douzième Salon de l'automobile avec sept nouveaux produits. Quel est votre avis par rapport à la périodicité du Salon? Il s'agit là d'une question d'organisation. Et cette question, à mon avis, a déjà été tranchée; puisque un sondage organisé en interne, au sein même de l'AC 2A, a révélé que la majorité des opérateurs sont pour la tenue annuelle de ce Salon. Certes, une telle fréquence ne peut qu'être contraignante, toutefois une périodicité de deux années serait vraiment pénalisante pour le public qui se verrait alors privé des nombreuses primeurs mondiales que seul un Salon annuel peut offrir! Je reste pour ma part convaincu de la nécessité de tenir pareil événement chaque année. N'est-ce pas que le Salon automobile de Détroit a lieu chaque année, de même que celui de Tokyo ou celui de Genève. En fait, la clientèle et le public algérien en général ont fini par adopter la fréquence annuelle du Salon automobile. Un Salon qui se classe, de par son envergure, immédiatement après celui de la Foire internationale d'Alger. Un soin particulier est apporté à la gamme Seat, est-ce voulu? C'est une démarche délibérée de notre part car elle permet de saisir cette occasion afin de mettre en évidence cette marque auprès du public algérien qui ne la connaît pas autant que les traditionnelles marques Volkswagen ou Audi. Car Seat ne bénéficie pas encore de la même image que Volkswagen ou Audi auprès du client algérien. Qu'en est-il des promotions? Sovac consent de nombreux avantages sur toutes les marques et tous les modèles, d'autant que les clients attendent le rendez-vous du salon afin de profiter justement des nombreuses promotions offertes. Le marché automobile est menacé par le fléau de la contrefaçon, Sovac est-il concerné par ce fléau? Au plus haut point. Car la contrefaçon sévit à l'échelle de la planète et interpelle tous les constructeurs mondiaux. Afin d'atténuer l'impact de la contrefaçon qui est littéralement en phase industrielle, Sovac entreprend des actions en concertation avec les autres concessionnaires dans le cadre de l'AC2A de même que nous collaborons de près avec les pouvoirs publics qui arrivent à mettre, aujourd'hui, sur pied, des dispositifs d'alerte permettant d'espérer une meilleure maîtrise des dangers de la pièce contrefaite. A notre niveau et concernant Sovac je peux assurer que nous disposons de tous les paramètres et outils à même de garantir la traçabilité des produits que nous commercialisons. Enfin, nous menons dans ce sens des actions communes et régulières avec les services des Douanes algériennes afin de mieux contenir ce problème épineux. L'arme juridique, la presse ainsi que la responsabilité des citoyens demeurent déterminantes dans ce combat de tous les instants. A quand le lancement de la nouvelle Ibiza? La nouvelle Ibiza sera certainement révélée au Salon de Barcelone, sous toute réserve, nous pourrons espérer la voir en septembre prochain en Algérie. Quelles sont les prévisions de ventes pour 2008 et pour Sovac et pour le marché en général? Cette année, le marché automobile en Algérie a enregistré quelque 200.000 véhicules avec une progression qui frôle les 25% à 30% par rapport à l'année précédente. Cette progression semble aller crescendo et nous espérons engranger dans son sillage 30% de croissance pour Sovac. Soit 2000 véhicules que nous comptons atteindre grâce à de nouveaux atouts comme la marque Skoda, en particulier la Octavia To qui est une très belle berline et qui se décline dans des versions essence (1,3 million de dinars), toutes options comprises. De même que le TDI qui reste le moins cher du marché avec 1,399 million Da. En somme Octavia fera pour Skoda ce que fait la Polo Classique pour Volkswagen. Nous envisageons ainsi d'investir résolument ce segment de véhicules. Dans cette stratégie de progression nous comptons également sur des modèles inédits comme le Tigwan. Beaucoup de concessionnaires se mettent à l'écologie, qu'en est-il pour Sovac? L'engagement en faveur de la nature et de l'écologie est en effet une tendance mondiale. S'il y a un pays en Europe qui est véritablement dans la défense de la nature c'est bien l'Allemagne. Dans ce pays tout est fait en amont afin de protéger au mieux la nature. Aussi, ce leitmotiv «vert» se répercute sur tous les produits du constructeur Volkswagen, qui répondent aux normes de protection de l'environnement. De facto, Sovac bénéficie de ce savoir-faire et dispose de véhicules identiques à ceux évoluant en Allemagne, c'est-à-dire à faible émission de C02. Sovac est sponsor major de l'équipe olympique algérienne aux prochains Jeux de Pékin. Oui. Sovac est sponsor de l'équipe olympique algérienne qui se déplacera en août prochain en Chine. Cette action obéit à une action mondiale de sponsoring où le constructeur Volkswagen apparaît en sponsor officiel des Jeux olympiques de Pékin. Volkswagen est, rappelons-le, un important constructeur en Chine sinon le premier avec plus de 30% de parts de marché. Pensez-vous qu'il y a trop de voitures en Algérie? (Rires!) Selon les chiffres de l'ONS, le parc automobile algérien compte plus de trois millions de véhicules. Sur ces trois millions plus de 80% dépassent les dix ans d'âge. C'est-à-dire autant de véhicules qui ne répondent pas parfaitement aux normes du contrôle technique automobile et peuvent être source d'accidents. J'estime donc qu'il n'y a pas assez de véhicules neufs et qu'il est nécessaire de renouveler le parc roulant national. D'ailleurs, la décision prise par le chef de l'Etat et qui consiste à interdire l'importation des véhicules de moins de trois ans, plaide dans ce sens. Le nombre de voitures vendues représente à peine 0,5% du pouvoir d'achat de toute la population active. C'est vous dire! Or, c'est l'automobile au même titre que l'habitat qui fait fonctionner l'économie par le truchement de la consommation des ménages. C'est là un fait indéniable et l'exemple nous est donné par un pays européen comme la France, où, pourtant tous les moyens de transport existent, le nombre d'immatriculations atteint les deux millions! C'est que la voiture fait tourner la machine économique. L'idéal serait que l'on atteigne en Algérie les trois cent mille voitures par an. Le nouveau décret régissant l'activité des concessionnaires vient d'être édicté par les pouvoirs publics. Il aura connu quelques «grincements» au départ. Les choses sont elles normalisées maintenant? Je qualifierais le décret exécutif émanant du ministère du Commerce de correct en général. D'ailleurs le ministère, avant de procéder à son élaboration, a d'abord consulté l'association des concessionnaires automobile. Nous avons donc travaillé en concertation avec ce département ministériel pendant plus de six mois sur ce même décret. S'en sont suivis des débats et de nombreuses discussions. Nous avons fini par exprimer notre avis qui a été pris en considération; mais je n'irais pas jusqu'à dire que ce texte est parfait. Toutefois, ce n'est là que le début du dégel d'une réglementation qui est appelée à s'adapter à la nouvelle économie de marché. Idem pour le cahier des charges qui est en cours d'élaboration et qui nous met en pourparlers avec le ministère de l'Industrie. Ce dernier constitue le volet d'application de la nouvelle loi. Globalement, je dirais que le nouveau décret est acceptable dans son ensemble et nous constatons avec satisfaction l'attitude d'écoute des fonctionnaires que nous rencontrons et qui tiennent compte de nos doléances. Enfin, ce dispositif vient mettre de l'ordre dans la profession. Nous l'accueillons avec empressement, même s'il n'a pas la prétention de faire du «sur-mesure».
