Ali Ferrah est le directeur de l'expansion commerciale à la Safex (Société algérienne des foires et exportations), propriétaire du site et, en même temps, organisatrice de manifestations économiques. La Safex a également pour mission l'organisation de la participation officielle de l'Algérie à des salons et foires internationales. L'Expression:Vous organisez la douzième édition du Salon international de l'automobile. Pouvez-vous nous en parler? Ali Ferrah: Le Salon de l'automobile est, je le signale, organisé depuis bientôt trois ans en partenariat avec l'association des concessionnaires automobiles algériens. Cette coopération a justement permis d'améliorer la qualité de ce salon et d'en faire un événement marqué par davantage de professionnalisme. L'an dernier, nous avons dissocié le véhicule industriel de ce salon, puisque nous avons lancé le premier Salon du véhicule industriel et de l'utilitaire. Ce qui fait que, cette année, le Salon de l'automobile accueille uniquement les véhicules de tourisme en plus des utilitaires ne dépassant pas les 3,5 tonnes, le pick-up et les tout-terrain. D'autre part, nous avons décidé, cette année, de réserver la journée inaugurale du Salon de l'automobile à la presse spécialisée en plus de l'organisation de soirées dédiées aux concessionnaires afin de leur permettre de présenter leurs nouveaux modèles. Nous pensons déjà réserver, pour le prochain Salon, des matinées spécialement réservées aux concessionnaires désirant présenter leurs nouveautés. Nous pouvons d'ores et déjà dire que le salon de l'automobile algérien n'a aujourd'hui rien à envier aux salons similaires organisés de par le monde. Est-ce que l'organisation de l'événement de cette année vous a imposé de fournir des efforts particuliers en comparaison des salons précédents? Oui. Comme vous devez le savoir, le Salon international de l'automobile est classé en troisième position après la Foire internationale d'Alger et le Salon du bâtiment qui est un salon éminemment professionnel. Nous avons commencé à préparer le Salon de l'automobile de cette année quatre mois à l'avance, car il y avait un certain nombre de critères à respecter, notamment en ce qui concerne la conception des stands des concessionnaires. Nous n'avons pas augmenté les tarifs de location des stands prenant en considération les demandes des concessionnaires mais surtout parce que nous n'ignorons pas leurs investissements en ce qui concerne la conception de leurs stands. Nous sommes, par ailleurs, heureux et fiers de savoir que la majorité des stands sont conçus et réalisés par des sociétés algériennes, notamment Sovac et Renault qui ont opté, et pour la première fois, pour des concepteurs de stands algériens. Pour ce Salon également, nous avons pensé à réserver des espaces de stationnement pour les exposants et pour les visiteurs et notre souhait est que la collectivité soit un peu plus impliquée pour nous permettre de mieux réaliser les objectifs que nous nous sommes assignés dans ce sens. Nous avons prévu des facilités d'accès aux VIP pour les soirées organisées par les concessionnaires et avons également mis à la disposition de la presse un espace spécial. Nous essayons d'améliorer, d'année en année, les conditions d'accueil pour le public. J'espère justement que cette année, l'amélioration aura été davantage ressentie. Cependant, la décantation entre l'utilitaire et le véhicule de tourisme ne s'est pas réellement faite. Quinze jours avant le début du Salon, nous avons eu une réunion avec le président de l'AC2A, Mohamed Baïri, pour parler, entre autres, de cette question. Lors de cette réunion, l'AC2A a demandé à ce que les utilitaires soient admis au Salon. De notre côté, nous souhaitons que cette décantation soit faite l'année prochaine. Je pense aussi que le prochain Salon des véhicules industriels, prévu du 12 au 18 octobre, jouera un rôle dans la décantation que nous recherchons pour la simple raison qu'une surface plus grande sera dégagée à cette occasion. Les concessionnaires n'auront plus, en toute logique, à présenter des utilitaires au Salon de l'automobile. Cette année, le Salon a été marqué par le retour de certaines marques, notamment Mercedes et Renault surtout. Durant ces dernières années, Renault, puisque vous le citez, a organisé ses salons au niveau de ses showrooms. On ne peut pas rester absent d'un événement de l'envergure du salon de l'automobile. Les responsables de Renault ont d'ailleurs constaté que le salon de l'automobile est un événement incontournable, même si certains estiment qu'il devrait être un événement biennal. A ce propos, nous avons attiré l'attention des partisans de cette thèse que tous les grands salons de l'automobile organisés aujourd'hui dans le monde sont annuels. Le retour de Renault après deux ans d'absence et celui de Mercedes après cinq années et aussi le retour de la marque Chery, représentent pour nous quelque chose de très positif. En parlant de Renault, on constate justement une certaine incohérence entre l'espace qui lui est attribué et l'importance de la marque sur le marché algérien. Quels sont les critères déterminant l'octroi des espaces aux concessionnaires au niveau de la Safex? Il n'existe pas de critères particuliers. Par respect aux exposants traditionnels et à ceux qui ont évolué en ce qui concerne la participation au salon. Il n'y a pas de réels critères sauf peut-être la fidélité des exposants et le professionnalisme. Peut-on s'attendre à l'avenir à ce que des critères soient imposés aux véhicules devant être exposés à la Safex, notamment en matière de fiabilité et de sécurité? Vous n'ignorez pas que certaines marques présentes au salon ne sont pas adhérentes à l'AC2A. Nous avons discuté de cette question et souhaitons que les choses évoluent avec une certaine rigueur. Sans autoritarisme ni sectarisme exagéré, nous souhaitons atteindre cet objectif à l'avenir. Il s'agit, en fait, d'une question de coordination avec l'association des concessionnaires.