La création d'une école de formation d'attachés judiciaires est en vue pour remédier aux lacunes enregistrées. Trente-sept magistrats et 72 chefs de cour bénéficieront de formations spécialisées à l'étranger, notamment en France et en Espagne. Cette initiative entre dans le cadre d'un programme de spécialisation de la justice. Ces juridictions françaises et espagnoles accueillent, depuis plusieurs années déjà, des magistrats et personnels de la justice algérienne. «Afin de combattre les nouveaux fléaux et les formes nouvelles de la criminalité, la justice algérienne doit se moderniser», a déclaré, hier, Maître Si Hadj Mouhand Arezki, directeur de la formation au sein du ministère de la Justice, en marge de la journée d'étude sur les mécanismes juridiques de travail des pôles judiciaires spécialisés, au siège du ministère de la Justice. Cette journée a rassemblé 36 procureurs généraux et présidents de cour, de juges exerçant au niveau des pôles judiciaires de compétence territoriale élargie, d'officiers de la police judiciaire et de représentants de la cellule de traitement des informations financières. Les participants ont débattu du travail de ces pôles et des mesures judiciaires relatives aux affaires qui y sont traitées, en commençant par les premières investigations menées au niveau de la police judiciaire jusqu'aux décisions finales. Il a également été fait référence aux mécanismes de coopération internationale en la matière. Face à l'apparition de nombreux fléaux, à l'image de la cybercriminalité, le phénomène des harragas, le terrorisme et le blanchiment d'argent, les atteintes au système de traitement automatisé des données et les infractions relatives à la législation sur le contrôle du change, la justice algérienne se doit de travailler avec plus de professionnalisme. Cette expérience provient des échanges en pratique judiciaire avec d'autres pays. Cependant, il y a lieu de relever certaines contraintes auxquelles est confrontée la justice algérienne, notamment avec la société électronique (utilisation généralisée de l'Internet) et le e-gouvernement. Selon plusieurs enquêtes faites par des spécialistes, il est difficile de définir l'identité de l'auteur du crime. En plus, il est aussi difficile d'intervenir, d'autant que les lois de certains pays ne le permettent pas. Ce qui fait que l'Algérie se retrouve distancée en la matière. Mais cette distance ne doit pas nous empêcher de prévenir et de dresser des stratégies afin de canaliser ces nouveaux fléaux. Le ministre de la Justice a installé officiellement, en mars dernier, quatre pôles judiciaires de compétence territoriale élargie à Alger, Constantine, Oran et Ouargla. Lors d'une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire 2007/2008, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait souligné la nécessité de «s'atteler, sans plus tarder, à mettre en place les instances instituées en vertu de la loi, relevant du secteur de la justice» en vertu du décret exécutif daté du 5 octobre 2006 portant élargissement de la compétence territoriale de certaines juridictions, des procureurs de la République et des juges d'instruction. Dans le même ordre d'idées, le directeur général de la modernisation du secteur de la justice, Abderrezak Henni, a passé en revue la nouvelle méthodologie adoptée par le ministère à travers les réformes introduites dans le secteur en vue d'«adapter le système judiciaire algérien aux normes internationales».