Les devoirs et les responsabilités des praticiens de la santé ont été au centre des débats le week-end dernier. Afin de réduire les erreurs médicales en Algérie, deux conseils régionaux ont eu lieu à Tizi Ouzou et à Béchar. La rencontre de Tizi Ouzou a tenté, pendant deux jours, de «mettre en lumière» le type d'erreurs commises ou potentielles des praticiens de la santé. Selon les participants, les erreurs en question peuvent être non intentionnelles, ou dues à l'incompétence. Elles peuvent aussi résulter, selon les organisateurs, d'une «négligence», d'un «manque» de moyens nécessaires, ou même d'un manque d'hygiène au niveau de certaines structures. Les organisateurs ont également abordé les thèmes de la responsabilité médicale civile, pénale et disciplinaire, à l'expertise médicale et à l'exemption de la responsabilité médicale. A travers leurs communications, les intervenants ont lancé un appel en vue d'accélérer «la formation de juges spécialisés en la matière et à oeuvrer à combler le vide juridique actuel». Idem pour Béchar. Le Conseil régional de déontologie a organisé deux journées d'étude sur le devoir et la responsabilité civile et pénale. Cette rencontre, à laquelle ont pris part une centaine de praticiens et d'hommes de loi des wilayas de Béchar, Adrar, Tindouf, Naâma et El Bayadh, a été marquée par la présentation de communications concernant la pratique médicale quotidienne ainsi que l'erreur médicale et la responsabilité pénale du praticien. Les débats et les conférences qui ont eu lieu ont mis en évidence les obligations auxquelles ils sont astreints. Les intervenants ont estimé que «ces erreurs ne sont pas préméditées». Ils ont souligné, cependant que «cela ne met pas le médecin, en cas de décès du patient, à l'abri de poursuites judiciaires engagées par sa famille». L'objectif de cette rencontre, selon le président du Conseil régional de déontologie du Sud-Ouest est «de mettre à la disposition des praticiens un espace de débat et de dialogue pour examiner les contraintes et les problèmes auxquels ils sont confrontés dans l'exercice de leur profession». Ces séminaires vont-ils réduire les plaintes déposées contre les médecins? Elles ont été estimées à près de 500 au niveau national durant les trois dernières années.