Les habitants du village de Taksebt, dans la commune d'Iflissen, daïra de Tigzirt, broient du noir. Situé à environ 4 km au sud du chef-lieu de daïra, Taksebt ne comprend pas le relèvement des tarifs de transport appliqué de façon unilatérale et apparemment sans l'aval des autorités par les fourgons de transport des voyageurs assurant la ligne Taksebt-Tigzirt. Le comité de village se dit surpris et estime que le prix pratiqué est loin d'être raisonnable. En effet, selon des villageois, pour faire les 4km séparant Taksebt de Tigzirt, il faut débourser 20DA. Passe encore pour les gens qui se déplacent à l'occasion, mais pour les travailleurs et les lycéens ou collégiens qui font cette route, empruntent matin et soir, cela constitue un budget. Le comité de village, après avoir signifié son refus de cette augmentation, s'est vu répondre par les transporteurs que «la vie est trop chère». Leur démarche auprès des transporteurs est demeurée sans résultat. Actuellement, le comité de village essaie de contacter les autorités pour résoudre ce problème. Les villageois ne cessent d'alerter tout le monde sur le fait que leur village est non seulement isolé et donc en marge du développement, mais manque, également, du strict minimum. Les garçons et les filles de Taksebt se trouvent dans leur majorité (80%) au chômage -sans aucune possibilité d'espérer un emploi, ne serait-ce qu'au niveau du chef-lieu de commune ou de daïra- sachant qu'Iflissen et Tigzirt, les deux communes dont dépend leur village, sont elles-mêmes dépourvues de pôle industriel pourvoyeur d'emploi. Il y a aussi ce vide en matière d'infrastructures pour les jeunes, pas d'aire de jeux, encore moins de stade, pas de maison de la culture, bref mis à part la petite mosquée et l'école primaire, il n'y a rien d'autre à Taksebt. Plus grave encore, le village se plaint du manque d'eau et les familles achètent des citernes d'eau à raison de 600DA la citerne de 2000 litres. Une eau dont ils disent ignorer l'origine et qu'ils sont bien obligés de consommer. En attendant, c'est le problème du transport qui semble être la goutte qui fait déborder le vase. Les villageois menacent de passer à des actions plus musclées. Ils espèrent ne pas arriver à ces extrémités et que les autorités tant locales que de wilaya, interviendront au moins sur le chapitre du transport.