C'est une belle leçon d'humilité qu'ont donnée les Koléens aux Annabis. La Coupe d'Algérie a ses héros que l'histoire n'oubliera jamais. L'ESM Koléa est de ceux-là depuis jeudi dernier pour avoir atteint, lui, le club du championnat interrégions, les demi-finales de cette compétition. Une belle consécration pour un club fondé en 1946 et qui a, depuis de nombreuses années, évolué dans un total anonymat du fait de performances presque nulles. Il a fallu attendre la présente saison pour le voir propulsé sur le devant de la scène sportive à la suite d'un parcours en championnat des plus remarquables puisqu'à quelques journées de la fin de celui-ci, le club koléen est toujours en course pour l'accession en division2. Ce qui, pour ses dirigeants, reste l'objectif assigné après que l'ESMK ait fourni une première partie de saison des plus médiocres. Ce club, nouvellement promu en Interrégions, n'avait pour autre ambition, au départ, que de jouer pour le maintien. Cette ambition n'avait pas varié à l'issue de la phase aller puisque le club semblait piétiner. Mais, à partir de la phase retour et le changement de domiciliation, l'ESMK passant de Koléa et son gazon naturel à Zéralda et son gazon synthétique, on assista à une formidable remontée au classement du club koléen qui a réussi à se retrouver dans le sillage du leader, le WR Bentalha. Aujourd'hui, l'ESMK se retrouve face à un autre challenge car, forcément, lorsqu'on atteint les demi-finales de la Coupe d'Algérie on n'a plus le droit de manquer d'ambition. Et le 24 avril, face au dernier de la division1, le WA Tlemcen, il sait qu'il partira à égalité de chances. Comment, en effet, douter des capacités de l'ESMK après l'avoir vu damer le pion à l'un des ténors de la division1, l'USM Annaba. Il est vrai que les Koléens avaient eu un parcours assez aisé avant ce match. Une qualification face au club de Régionale1 du NRB Touggourt en 32es de finale suivie de deux autres en 16es, puis en 8es de finale face à deux formations de même niveau, respectivement le JS Sig et l'OS Ouenza (tombeur du MC Alger), voilà ce qu'était le parcours de l'ESMK avant son rendez-vous face aux Annabis. Un rendez-vous qui était tout autre puisque l'adversaire est l'un des meilleurs clubs du pays et surtout celui qui fait valoir le plus gros budget du football national. Il va falloir justement, insister sur l'USM Annaba et sur cette sacrée manie qu'ont ses dirigeants de croire que l'argent peut tout faire, même gagner des titres. Il paraît que chaque joueur annabi était promis à toucher 100 millions de centimes en cas de victoire en finale de la Coupe d'Algérie. Ils étaient déjà ceux qui percevaient les plus grosses primes du football algérien. Ces vedettes en carton pâte viennent de vivre un moment douloureux en se faisant sortir par les «petits» de Koléa. Adieu la belle prime et bonjour les déboires pour un Onze qui n'a jamais sur imposer son rythme à un adversaire supposé plus faible que lui. La faute à qui? Tout simplement à des joueurs qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas, des joueurs surévalués, incapables de maîtriser leurs nerfs lors de la série de tirs au but. Les Annabis ont, ainsi, raté leurs trois premiers essais et signé l'élimination de leur équipe, eux les joueurs qui gagnent des centaines de millions. Face à eux, il y avait des joueurs considérés d'un niveau plus bas mais qui se sont avérés plus forts qu'eux dans un match de football qui aura, une nouvelle fois, servi de belle leçon en matière de volonté et de détermination.