Verdict n Les quarts de finale, disputés jeudi, ont livré un carré inédit avec la qualification historique de l'ESMK, pensionnaire de l'Inter- régions, et de la JSMB, pour la première fois, aux côtés du NAHD et du WAT, déjà d'anciens vainqueurs. Un vent de démocratie et de fraîcheur a soufflé ce week-end sur l'épreuve populaire qui a vu la qualification au dernier carré final de deux équipes qui n'avaient jamais atteint ce tour auparavant, en l'occurrence, la JSM Béjaïa, qui a éliminé le MC Oran (1 à 0) considéré comme un habitué de la compétition, mais surtout l'ESM Koléa qui a réussi l'exploit d'écarter l'USM Annaba du président Menadi à l'issue de la séance des tirs au but. Après deux éditions consacrant plutôt des spécialistes que sont les deux clubs rivaux de la capitale le MC Alger et l'USM Alger, Dame coupe a décidé de changer de cap en permettant à deux clubs au palmarès vierge d'accéder à cet avant-dernier tour et de donner à l'un deux pourquoi pas la possibilité d'inscrire pour la première fois de son histoire son nom sur le socle du trophée populaire, comme l'a fait le CR Beni Thour en 2000. Même le hasard du tirage au sort a fait que les deux formations ne se rencontrent pas en demi-finales puisque l'ESM Koléa croisera le fer avec le WA Tlemcen, qui a déjà goûté à deux reprises à la victoire en coupe (en 1998 et 2002), alors que la JSM Béjaïa sera opposée au NA Hussein-Dey, vainqueur du trophée en 1979. L'ordre établi a été ébranlé par les Koléens qui ont terrassé les «millionnaires» annabis auxquels le président, le fantasque Aïssa Menadi, avait promis la folle somme de 100 millions de centimes à chaque joueur s'ils arrivaient à décrocher ce titre. Evidemment, Menadi rêvait de s'asseoir aux côtés du président de la République, lui qui pense, depuis qu'il a troqué sa tenue de syndicaliste avec celle de président de l'USMAn, qu'avec de l'argent on peut tout se permettre. Hélas non ! La coupe, en Dame avisée et idéaliste, a refusé à ce que l'argent qui a fini par pourrir les différents championnats du pays, ne fasse tache dans l'épreuve populaire. En effet, il est vraiment rare, pour ne pas dire jamais, d'avoir entendu parler de corruption en coupe d'Algérie où même l'affaire MC Oran - ASO Chlef du tour précédent a fait flop. C'est pourquoi les promesses de Menadi ont certainement préoccupé beaucoup plus l'esprit de ses joueurs au point de leur faire oublier que seul le terrain est capable de trancher. Et la vaillante équipe de Koléa l'a prouvé en jouant son football avec efficacité tactique et abnégation réduisant les deux paliers qui la séparent de l'USMAn à un fil bien mince. Outre les Vert et Rouge de Koléa, véritables surprises de l'épreuve, on retrouvera en demi-finales le WA Tlemcen, lanterne rouge du championnat de Nationale Une. Là aussi, le choix de Dame coupe est révélateur, à savoir que sur un match tout peut arriver et que son attrait sportif est toujours vivace. Les Zianides, qui risquent de quitter l'élite au bout des cinq dernières journées, ont cette opportunité de sauver leur saison avec un titre, même si les plus superstitieux estiment le contraire car cette année ne coïncide pas avec un Mondial comme ce fut le cas en 1998 et 2002, années où le Widad avait charmé le trophée légendaire. Pour la JSM Béjaïa, l'élimination en coupe de la CAF, la semaine dernière face au tenant le CS Sfax, semble bien loin puisque le club de la cité des Hammadites parvient pour la première fois à ce stade de la compétition et ambitionne, pourquoi pas, de décrocher la timbale. Que dire alors de cette jeune et culottée équipe hussein-déenne venue compléter le casting des demi-finales, qui, avec un budget modeste et des joueurs à peine connus comme ce buteur nommé Hadiouche venu tout droit d'Azazga, a permis à Dame coupe de tisser de la proximité et du lien social. Elle l'a voulu ainsi et c'est tant mieux.