Le calvaire continue. Les blessures, malgré les années, se ravivent à chaque instant. Une quinzaine de personnes ayant servi dans les rangs de la garde communale durant les années du terrorisme, au niveau de la wilaya de Bouira, ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs salaires n'ont pas été versés depuis 2001. Les indemnités réservées aux victimes du terrorisme par le fonds de wilaya, n'ont pas été perçues depuis 7 mois. La délégation de wilaya de la garde communale, et les services de contrôle financier de la wilaya ont failli à leur mission, ont dénoncé ces laissés-pour-compte. «Ils sont responsables de ce blocage» clament-ils. Ils portent toujours les stigmates de la tragédie nationale. «Un cas d'infirmité n'a pas été pris en charge par les services compétents» soutiennent ces adjoints-gardes communaux. Dans une lettre adressée au président de l'APW de Bouira, ces victimes invitent les pouvoirs à se pencher sur leur cas dans les plus brefs délais. Et cela, de manière à ce que leurs salaires soient versés conformément aux articles 48,49 et 51 du décret exécutif 47/99. En outre, ils dénoncent l'instruction n°329 de la direction générale de la garde communale, datant de 02 décembre 2003, stipulant la résiliation du contrat de travail des agents de la garde communale en raison de leur infirmité quand elle dépasse le taux de 50%. Cette décision, déclarent-ils, les a marginalisés, et elle est contradictoire par rapport au décret exécutif du 13/02/1999. Depuis, leurs salaires ont été bloqués ainsi que les indemnités réservées aux victimes du terrorisme et ce, contrairement aux autres wilayas comme Tizi Ouzou, Batna, Médéa. A Bouira les choses traînent toujours. Face à cette situation qu'ils qualifient des plus humiliantes, ces victimes, ayant servi dans les rangs de la garde communale durant les années difficiles, vivent le calvaire au quotidien. En plus de leurs handicaps les empêchant de trouver un autre emploi digne de leur statut d'invalides, ils mènent une vie de misère. Un vrai dilemme.