L'Espagnol accuse l'Ivoirien d'être un parfait simulateur de fautes. Le départ de Jose Mourinho avait tari la source de fiel déversée avant tout Chelsea-Liverpool, mais Rafael Benitez a perpétué la tradition en accusant l'attaquant londonien, Didier Drogba, d'être un simulateur, en préambule à la demi-finale retour de Ligue des Champions de ce soir. Les débuts à Chelsea de l'Ivoirien avaient été difficiles. Parfois maladroit devant le but, il était accusé de plonger volontiers au moindre contact avec un adversaire. Cette réputation, véhiculée par ses propres supporteurs, n'avait disparu qu'après la saison superbe de Drogba, l'an dernier. Mais après un match aller durant lequel ont été sifflées sept fautes commises contre un Drogba peu en évidence et souvent à terre, et avant un retour à Londres, délicat à négocier, pour son équipe (aller: 1-1), l'entraîneur de Liverpool Rafael Benitez a choisi de relancer la légende. Pour lui, Drogba «va au sol trop facilement». «Il n'y a rien à faire», soupire Benitez. «C'est étonnant, parce qu'il est immense. C'est très impressionnant», poursuit, suave, l'Espagnol. «J'ai beaucoup de clips de lui datant de ces dernières années. Nous avons joué quinze fois contre Chelsea, et à chaque fois, j'ai gardé des clips.» «J'en ai montré certains à mes joueurs. Skrtel et Carra (Ndlr: Martin Skrtel et Jamie Carragher, ses défenseurs centraux) ont été très bons contre lui à l'aller. Et pourtant, l'arbitre lui a accordé des fautes. C'est pour cela qu'il est important d'avoir un bon arbitre avec Drogba.» Le reproche intervient à un moment où l'Ivoirien, tout en restant une pièce importante de son équipe, apparaît moins décisif que la saison dernière. La fin de saison approchant, les rumeurs de son départ, qu'il a tout fait lui-même pour entretenir, vont se renforcer. Si Drogba brûle d'atteindre enfin la finale de la Ligue des Champions avec Chelsea, Benitez assure savoir comment contrarier ses plans: donner de bonnes raisons à Drogba de goûter le gazon. «Ayala savait quoi faire», lâche Benitez, laconique, en allusion à son défenseur argentin à Valence, qui avait muselé Drogba, alors Marseillais, lors de la finale de la Coupe de l'UEFA 2004, finalement remportée 2 à 0. Dans les premières minutes, Roberto Ayala avait donné du crampon à l'Ivoirien, discret tout le reste de la finale. Si Benitez a de bonnes raisons de se méfier de Drogba, sa principale préoccupation devrait, toutefois, concerner ses propres attaquants. S'ils veulent décrocher un troisième billet en quatre finales de la Ligue des Champions, les Reds devront marquer à Stamford Bridge. Or, en huit visites toutes compétitions confondues depuis l'arrivée de Rafael Benitez en 2004, ils n'y sont jamais parvenus. «Les records sont faits pour tomber», rétorque l'Espagnol. Pour ce faire, malgré son match décevant à l'aller, Benitez comptera sur son compatriote Fernando Torres qui pourrait, cette fois, être épaulé par Peter Crouch.