Le DG légitime le recours à la grève. M.Sid Ali Lebib, directeur des douanes, rencontré lors d'une cérémonie protocolaire à bord du car-ferry «Tarek Ibn Zyad» a bien voulu exprimer sa position vis-à-vis de la grève de trois jours (6, 7 et 8 mai prochain) initiée par le syndicat national des douanes. Tout en cautionnant la démarche du syndicat qu'il qualifie de légitime, M.Lebib a évoqué «les lenteurs du gouvernement quant à la satisfaction des revendications contenues dans la plate-forme». Autrement dit, le directeur général des douanes a tenu à souligner que «ces lenteurs sont dues aux mécanismes réglementaires et des budgets énormes à mobiliser de la part du gouvernement». Dans un premier temps, le DG a soutenu le mouvement de grève en déclarant «faire siennes les revendications» précisant qu'«il y va de l'avenir des douanes» pour parler de l'informatique au sein de la douane. Concernant l'intégration des corps communs, M.Lebib a inscrit cette revendication légitime dans une vision moderniste de la douane et a rappelé que «l'informatique a été introduite dans les douanes il y a environ 9 ans et que beaucoup de douaniers ont été recyclés en informatique». Sur un ton optimiste, le DG des douanes a, néanmoins, émis le souhait que le gouvernement réagisse aux revendications avant la tenue de la grève en déclarant que «les revendications sont à l'étude» et comme pour dire son impossibilité d'intervenir, il lance: «Cela me dépasse tant il est vrai que ce n'est plus à mon niveau.» La grève par le syndicat a été reconnue comme légitime par le DG qui, toutefois, «interdit aux douaniers en tenue de la pratiquer». A la question de savoir pourquoi les douaniers actifs, même syndiqués, ne peuvent avoir recours à la grève, le DG a affirmé: «Même moi je suis syndiqué et cette interdiction se pose en termes de sécurité économique.» Devant la menace de la grève qui risque de paralyser le pays, le DG a «émis le souhait que le gouvernement réagisse et apporte des solutions», ajoutant. «Ce n'est plus de mon ressort mais de celui du gouvernement». S'agissant de la situation socioprofessionnelle des douaniers et précisément de leurs rémunérations, M.Lebib a confirmé ses récentes déclarations à la télévision en ces termes: «Oui, les douaniers sont payés en deçà de leurs véritables salaires et en entière contradiction avec la mission du douanier.» Néanmoins, le DG espère que des augmentations seront appliquées prochainement. Devant la convoitise des observateurs, soucieux du dénouement de la crise qui secoue l'institution des douanes, et à la question de connaître une date d'application des augmentations, le DG a répondu: «Je ne suis pas ministre des Finances et donc je ne peux pas répondre à cette question.» Concernant les accusations portées par le syndicat national des douanes dans un communiqué et selon lesquelles «certaines personnes auraient tenté, sur injonction de la Direction générale, de saborder et boycotter les cérémonies réservées aux retraités». Le DG des douanes a totalement nié ces accusations les qualifiant «d'allégations n'ayant aucun fondement au vu du respect qu'on éprouve à l'adresse des retraités qui ont fait d'énormes sacrifices pour redorer l'image des douanes». Les observateurs, au travers des réponses du DG des douanes, ont décelé «une mauvaise volonté des pouvoirs publics quant à la satisfaction des revendications syndicales».