Le conseil provisoire accuse M.Mohamed Badaoui de détournement et de dilapidation des deniers des oeuvres sociales. Le linge sale du Syndicat national des douanes continue d'être lavé en public. L'épisode Badaoui est, semble-t-il, loin de l'épilogue. Pour cause, le conseil provisoire de redressement de ce syndicat vient de rendre public un communiqué qui porte le numéro 4 accusant sans ambages l'ancien secrétaire général du syndicat des douanes, M.Mohamed Badaoui, de détournement et de dilapidation des deniers des oeuvres sociales. Le syndicat bis, qui affirme avoir le soutien de pas moins de 25 sections syndicales des douanes de la DGD ainsi que des membres du conseil et du bureau national, va plus loin en soulignant que leur démarche vise le «redressement et l'assainissement de notre syndicat national en le libérant de la mainmise de réseaux mafieux». Il semblerait ainsi que les tentatives du patron de la Centrale syndicale, M.Abdelmadjid Sidi-Saïd, de calmer les esprits au sein de son syndicat n'ont servi à rien. Les deux camps au sein du Syndicat national des douanes continuent de faire du «fracas» en s'accusant mutuellement de tout ce qui se fait de pire dans une institution censée refléter la transparence et représenter la loi. Réuni mercredi dernier, le Conseil national du syndicat des douanes maintient toujours sa menace de recourir à une grève de deux jours dans le cas où M.Mohamed Badaoui n'est pas réhabilité dans ses droits. Le syndicat affilié à l'Ugta, qui accuse le premier responsable de la douane d'avoir commis des «dépassements très graves», fera solennellement appel aux dirigeants pour mettre fin à la situation actuelle prévalant dans l'institution douanière. Le Conseil national du syndicat des douanes est, par ailleurs, déterminé à organiser les deux journées de protestation dans le cas où ses revendications ne sont pas prises en considération. Il faut rappeler que le directeur général des douanes, M.Sid-Ali Lebib, reproche à M. Badaoui d'avoir porté une grave atteinte à l'ordre. La décision de suspendre le syndicaliste a été signée par le premier responsable de l'institution douanière en personne. Elle est justifiée sur la base des «décrets présidentiels portant déclaration de l'état d'urgence et sa prolongation, le décret législatif relatif au statut de la Fonction publique, la lettre adressée le 19 novembre 2005 au secrétaire général de l'Ugta à propos du comportement indécent du secrétaire général du Syndicat national des douanes, et enfin la lettre datée du 23 novembre et sur proposition du directeur général des douanes». De son côté, Mohamed Badaoui crie à la violation de la Constitution algérienne. D'après lui, la décision du DG de la douane est en violation flagrante des dispositions 90-14 et 53-54 qui protègent l'activité syndicale. Pis, M.Badaoui accuse le RND de vouloir accaparer la Centrale syndicale. Le bras de fer ainsi engagé publiquement, c'est toute l'institution douanière qui risque de perdre son prestige d'antan et sa crédibilité devant des citoyens médusés. Le patron de la Centrale syndicale réussira-t-il, cette fois-ci, à éteindre le feu? Pas sûr ! Du moins, tant que la réforme de l'Ugta, tant prônée par les syndicalistes ne sera pas concrètement lancée. En attendant, la guerre des communiqués continuera, et les différents camps au sein de mêmes institutions continueront à s'entre-déchirer, parfois pour des considérations purement personnelles.