Face à la bureaucratie, le responsable d'Edielec ne sait plus à quel saint se vouer... Au moment où l'Algérie est mise au défi de trouver des issues à l'utilisation des énergies renouvelables, ses fils, porteurs de solutions, se trouvent en train de mener bataille sur un autre front: les entraves administratives. M.Mekhfi, président-directeur général d'Edielec, une entreprise spécialisée dans l'énergie éolienne, est une autre victime de la bureaucratie. En effet, dans une correspondance émanant de la part du ministère de l'Energie et des Mines, l'entrepreneur s'est vu orienté vers les entreprises Sonatrach et Sonelgaz. Le projet de M.Mekhfi pourrait susciter l'intérêt de ces deux entreprises. Sur les lieux, l'entrepreneur ne comprend absolument plus rien. Il s'est vu refoulé et renvoyé par les agents de sécurité! «D'un ton autoritaire, ils me répondent à chaque fois qu'il n y a personne pour me recevoir et même personne pour me fixer un éventuel rendez-vous» s'indigne le responsable d'Edielec. Il ne sait plus à quel saint se vouer...«Au lieu de mener un autre combat, celui de l'investissement, je me trouve face à des futilités administratives mesquines qui font fuir les compétences de ce pays.» Et pourtant! L'objectif n'est pas de produire de l'électricité pour le réseau national mais de fournir une petite quantité d'énergie suffisante pour alimenter un candélabre d'éclairage public. Néanmoins, l'éclairage public est l'indicateur principal de la qualité de vie dans les plus grandes capitales du monde. L'entreprise de M.Mekhfi propose, pourtant, le tout premier système d'éclairage public qui fonctionne de façon autonome et fiable, fournissant un éclairage à coût zéro. En clair, le kit se compose de différents éléments faisant appel à des technologies de pointe dans des disciplines très variées: une turbine utilisant les connaissances les plus avancées en matière d'aérodynamique, une génératrice de conception révolutionnaire ayant fait l'objet d'un design spécifique, une vasque éclairante à base de source lumineuse innovante (LED), des batteries à haute performance et le module de contrôle intégrant les dernières nouveautés en matière de radio-communication et de logique à microprocesseur. «C'est un vrai changement», dira le concepteur. Cette éolienne ne pèse que 29 kilos et fonctionne selon la vitesse du vent. A ce sujet, M.Mekhfi précise que même à une vitesse de 20km/h, l'équipement produit de l'énergie pouvant assurer (en cas d'absence de vent) une autonomie d'alimentation de 5 jours. Le premier objectif de cette entreprise était de créer un produit autonome, capable de répondre aux besoins et contraintes du domaine de l'éclairage public. Les lampadaires éoliens fonctionnent à base d'énergie propre et renouvelable. Pour ce qui est du choix de cette énergie, M.Mokhefi dira qu'il «s'est vite imposé, puisque la répartition du soleil sur l'ensemble de l'année est inférieure à celle du vent». Le produit proposé résiste à des conditions climatiques difficiles et l'éolienne offre paysage et architecture. Les couleurs de l'équipement ont été étudiées pour se fondre dans le ciel. C'est un ouvrage d'art, dont la forme architecturale est indissociable du paysage. L'installation des poteaux va créer de l'activité à des entreprises concernées. Quant à la clientèle ciblée, notre interlocuteur estime que les collectivités locales et les agriculteurs, entre autres, peuvent bénéficier d'un investissement dans ce sens, d'autant que la garantie est assurée pour 10 ans. M.Mekhfi souhaite plus de considération vis-à-vis des investisseurs, jaloux de leur pays. Ceux qui veulent voir leur pays dans la cour des grands. C'est par amour pour son pays qu'il veut investir en Algérie. Les Tunisiens lui ont déjà proposé de s'y installer. Mais il n'a pas encore dit le dernier mot: «La priorité est pour mon pays, avant que nécessité fasse loi». A bon entendeur salut!