Organisée à l'occasion du mois du patrimoine, cette exposition pourrait être le point de départ à de précieuses études sur cette période de l'Histoire du pays. Divers objets ayant appartenu à l'imam Abdelhamid Ben Badis (1889-1940), figure de proue de l'association des uléma musulmans algériens, ont fait l'objet, aux côtés de nombreuses photographies d'époque, d'une exposition inaugurée dimanche au Musée national Cirta de Constantine. Provenant pour l'essentiel de la collection privée de Abdelhak et Abdeslam Ben Badis, respectivement frère et neveu de l'imam, cette exposition, organisée par l'association Les amis du musée, replonge le visiteur dans l'ambiance des années 20 et 30 et donne une image sur les activités de l'association des uléma et de son école Ettarbia oua Ettaâlim. Le couvre-chef de Ben Badis, son cartable, des cartes lui ayant appartenu, en particulier sa carte de presse, ont notamment suscité un vif intérêt du nombreux public présent à la cérémonie inaugurale de la manifestation. Les photographies, qui auraient gagné à être accompagnées de légendes, dont des clichés de classe (photos de fin d'année), illustrent on ne peut mieux les meetings présidés par le Cheikh, ses déplacements à travers le pays, ses rencontres avec des compagnons de lutte et divers dignitaires, ainsi que certaines vues de bâtisses dont quelques unes sont difficilement reconnaissables. Organisée à l'occasion du Mois du patrimoine, cette exposition «pourrait être le point de départ à de précieuses études sur cette période de l'Histoire du pays», ont estimé des visiteurs, d'autant, a précisé l'un d'eux, que de nombreuses personnes figurant sur les clichés exposés «sont encore vivantes, et peuvent être identifiées et mises à contribution pour retracer des pans entiers de l'histoire de Constantine et de son combat». Un autre visiteur, Salim F., étudiant, semblait, de son côté, complètement subjugué par les vêtements portés à l'époque, en particulier par les élèves, tous en burnous et chéchia. «Cela nous change beaucoup des jeans et des baskets que nous privilégions aujourd'hui et cela nous renseigne sur le dénuement, mais aussi la dignité des élèves de cette époque qui étaient loin de bénéficier des moyens disponibles aujourd'hui», a-t-il dit, l'oeil rivé sur une photo représentant une classe, en fin d'année scolaire, rendue un peu floue par la patine du temps et les duplications successives.