Ce procédé transforme les signaux émis par le cerveau aux cordes vocales, en paroles synthétisées. La technologie ne cesse de surprendre. L'être humain démontre, une fois de plus, que l'invention ne relève pas de l'impossible. Deux jeunes inventeurs américains, Michael Callahan et Thomas Coleman facilitent, désormais, la vie aux individus devenus muets à la suite de certaines maladies ou à cause de divers handicaps. L'invention de l'outil, appelé «Audéo», soulagera cette frange souffrante. D'une technologie sophistiquée, ce moyen traduit les pensées. En d'autres termes, il transforme les signaux émis par le cerveau aux cordes vocales, en paroles synthétisées. Ce premier outil de parole électronique «sera disponible sur le plan commercial vers la mi-2008 et sera conçu spécifiquement pour les gens atteints de la SLA (sclérose latérale amyotrophique) ou d'autres maladies comportant des symptômes similaires», a déclaré M.Callahan. Ce procédé lui a permis, ainsi qu'à son associé, d'enchaîner avec les inventions. En fait, ces deux inventeurs âgés de 25 ans chacun, ont créé un fauteuil roulant mécanique que l'on peut déplacer, faire tourner en interceptant des signaux célébraux. La date de la sortie commerciale de ce fauteuil n'a pas encore été déterminée, a noté M.Callahan. Cependant, il espère pouvoir en vendre le brevet à un fabricant prochainement. Travaillant au sein de l'entreprise Ambient Corporation qu'ils ont créée à Champagne (Illinois), MM.Callahan et Coleman pensent, d'ores et déjà, à la commercialisation de l'«Audeo». «Si nos recherches continuent sur la bonne voie, l'outil devrait pouvoir leur offrir un vocabulaire complet et la capacité de parler», a précisé M.Callahan. La première ligne d'outils, poursuit-il, sera conçue pour les anglophones. En guise d'argument, ce créateur a précisé que son but «est d'offrir l'"Audeo" à un prix abordable même pour ceux qui n'ont pas d'assurance médicale. Nous voulons que cet outil soit mis à la disponibilité de tout le monde, et son coût reflètera cette mission». Où en est-on avec cette nouvelle technique qui permet à 60 millions d'individus souffrant à travers le monde d'améliorer leur vie? A cette question, M.Callahan a souligné que «la technologie n'est pas encore tout à fait au point, et le pouvoir de communication est donc limité, mais l'Audeo est toutefois extrêmement utile pour ceux qui n'ont pas d'autre recours». Comment fonctionne ce moyen inventé au pays de l'Oncle Sam? L'«Audeo» se sert de détecteurs placés autour du cou et qui saisissent des impulsions électriques à partir des cordes vocales de l'utilisateur. Elles sont relayées à un ordinateur connexe qui les convertit en paroles. Par ailleurs, il est important de noter, a précisé M.Callahan, que l'outil ne peut pas lire les pensées. «Les impulsions en question se matérialisent durant une étape qui se situe entre les actes de penser et parler; il faut donc avoir envie de dire quelque chose pour qu'elles aient lieu», a encore expliqué M.Callahan. En termes plus clairs, il ajoutera que «si l'utilisateur ne veut pas dire quelque chose, il n'y aura aucune impulsion à détecter, et rien ne sera communiqué. Mais si l'utilisateur a une pensée qu'il désire exprimer, notre technologie est capable de capter le signal d'instruction émis par son cerveau.» Les outils de communication qui existent aujourd'hui pour les personnes gravement handicapées, sont généralement commandés par bouton ou par un clic de souris sur un mot qui apparaît sur un écran d'ordinateur. Il existe également des systèmes de repérage qui peuvent lire les mouvements de la tête ou suivre les yeux des utilisateurs, leur permettant ainsi de contrôler les mouvements d'un curseur sur un écran. Cependant, certaines personnes ne disposent même pas de cette mobilité, pourtant minime, a noté M.Callahan. «Nous tentons donc de leur offrir un moyen plus efficace de transmettre leurs pensées à un ordinateur.» Et pour montrer l'utilité de l'«Audeo», ce chercheur-créateur lance un appel très expressif. «Essayez d'imaginer à quoi ressemblerait votre vie si vous ne pouviez pas dire un mot...sachant que cela pourrait arriver à n'importe lequel d'entre nous.»