L'Union nationale algérienne des inventeurs et sociétés innovantes est née. La fuite des cerveaux à l'étranger constitue une véritable perte pour le pays. D'ailleurs, le président de la République avait relevé, à maintes reprises, dans ses discours, cette problématique. C'est dans le but de préserver justement ce patrimoine intellectuelle, que l'Union nationale algérienne des inventeurs et sociétés innovantes (UNAISI) a été créée, jeudi dernier à Alger. Elu président de l'union, M.Mohammed Kheroubi, a déclaré que l'objectif principal de cette fédération est d'offrir les conditions favorables pour nos chercheurs et les encourager à contribuer au développement économique du pays. «Nous voulons relever le défi en matière de recherche scientifique et freiner la fuite des cerveaux vers l'étranger», précise le président. Notre pays qui est en pleine transition économique, explique-t-il, éprouve un grand besoin en matière de ressources humaines compétentes. Selon l'estimation d'un membre de l'union, ils sont au nombre de 280.000 cadres qui sont installés à l'étranger. Il faut reconnaître qu'en matière de financement, la recherche scientifique est le parent pauvre. M.Abdelghani Chekkar, un chercheur autodidacte a relevé le problème de l'absence de financement des projets des inventeurs en Algérie. Ces derniers, poursuit-il, investissent annuellement entre 30.000 et 40.000 dinars puisés dans leurs revenus mensuels. Malgré que le président de la République avait insisté sur la promotion de la recherche scientifique, les inventeurs et les chercheurs sont toujours livrés à eux-mêmes. La preuve, affirme notre interlocuteur, que l'association nationale des inventeurs algériens n'a jamais bénéficié de subventions jusqu'à présent. Pourtant, souligne M.Chekkar, les textes de loi protégeant la propriété intellectuelle, la recherche scientifique et le financement des projets scientifiques existent, mais l'application n'est pas appliquées. S'exprimant en ce sens le secrétaire général de l'Union, M.Chérif Souami dira qu'il est temps de réhabiliter l'inventeur en Algérie, notamment sur le plan financier. Comment veut-on préserver nos chercheurs dont le salaire ne dépasse guère 400 dollars alors qu'un chercheur à l'étranger perçoit plus de 1000 dollars? s'interroge-t-il. Cela dit si l'Etat veut vraiment sauvegarder ses cadres, elle doit mettre le paquet et leur fournir tous les moyens nécessaires. Enfin et parmi les missions de l'union figure la création du plus grand nombre possible de sociétés innovantes en vue d'impulser l'économie nationale et résorber, ainsi, le chômage. Cette dernière devrait oeuvrer à la création d'une cité des inventeurs tenant lieu d'un espace favorisant la consécration des projets innovants. L'Union oeuvrera également à l'assise d'un partenariat avec les sociétés étrangères et le patronat algérien. Comme elle tentera de lancer une dynamique drainant les jeunes inventeurs dans différents domaines. Le président de l'Unaisi, a souligné la nécessité de garantir l'avenir de la jeunesse algérienne en accordant un intérêt particulier aux inventeurs et à la création d'un socle industriel transformant les consommateurs en producteurs. Enfin, il y a lieu de souligner que neuf millions de brevets d'invention ont été enregistrés en Algérie depuis 1967.