La ville côtière de Tigzirt est en ébullition. La saison estivale s'ouvre dans quelques jours. Les préparatifs vont bon train. Les autorités locales et l'Office du tourisme préparent un programme festif dans le but d'attirer les visiteurs pendant tout l'été. Située à 40 kilomètres de la ville de Tizi Ouzou et à 50 kilomètres de l'autre ville côtière d'Azeffoun, Tigzirt est appelée non seulement à réussir la saison estivale mais également à redorer son blason terni ces dernières années. La méthode traditionnelle consistant à repeindre les trottoirs et les murs est révolue. Les touristes ne sont plus dupes. Pour réussir la prochaine saison estivale, les responsables locaux comptent intégrer la dynamique nationale de développement du secteur du tourisme. Connue pour ses capacités en matière de tourisme balnéaire, la ville de Septime Sévère est appelée à se réapproprier son image des années soixante-dix et quatre-vingt. Ses potentialités en la matière sont capables de la remettre au niveau des autres villes côtières avoisinantes comme Azeffoun, Béjaïa et Boumerdès. Elle regorge de petites plages paisibles, et a à son actif, un réseau hôtelier performant. Avant de sombrer dans une longue léthargie, Tigzirt était convoitée par des touristes de toutes les régions d'Algérie et de nombreux pays européens. Mais, ces dernières années, Omnium est devenue une ville fantôme. La mauvaise gestion du secteur du tourisme a engendré une récession de cette activité non seulement à Tigzirt mais, dans toute la région. La tragédie nationale qu'a traversée notre pays dans les années quatre-vingt-dix, a anéanti tout espoir d'investir dans ce créneau. En effet, les responsables locaux se sont retrouvés devant un dilemme. La relance de l'activité touristique passe par une bonne gestion des capacités d'accueil, notamment les hôtels et les auberges. En effet, l'enclavement engendré par l'activité terroriste dans le massif forestier de Mizrana a constitué une véritable barrière aux visiteurs. Il y a quelques années, cette région était le fief des groupes armés qui semaient la terreur sur les routes. La RN72, passant par Tizi Ouzou, et la RN24, reliant Tigzirt à Boumerdès, ont été évitées pendant des années. L'insécurité empêchait les visiteurs et même les habitants de la région de s'y rendre. Cette situation a causé la fermeture de plusieurs établissements hôteliers. Les seuls qui demeurent encore actifs sont dévoyés de leur vocation touristique. Ils ne sont plus aujourd'hui que de simples bars et restaurants à la portée des habitants locaux. Les petites plages paradisiaques sont, quant à elles, dans l'abandon total. Pendant que l'une est quasiment rasée pour abriter le nouveau port, les autres sont devenues le confluent des voies d'assainissement de la ville. Aussi, la relance de ce secteur est conditionnée par l'intégration de cette dynamique nationale de développement du tourisme et le retour de la sécurité dans le massif forestier de Mizrana. La professionnalisation demeure, toutefois, un élément nécessaire pour pouvoir redonner à Tigzirt son véritable visage de perle d'antan.