L'augmentation des tarifs de l'eau n'empêchera pas les gens de gaspiller cette denrée vitale. Bonne nouvelle. Les tarifs de l'eau potable ne seront pas augmentés. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lors de la réunion des directeurs de l'hydraulique des 48 wilayas au siège de son ministère. Selon le ministre, l'augmentation des tarifs se fera en fonction de la qualité des ser-vices de l'eau potable. Or, cette fonction n'existe pas encore en Algérie. Abdelmalek Sellal explique: «L'augmentation des tarifs n'empêchera pas les gens de gaspiller l'eau; la meilleure façon de changer les mauvaises habitudes, c'est la sensibilisation des citoyens». Dans ce sens, le ministre a indiqué qu'«il faut accélérer la cadence en 2009 de la bonne gestion de l'eau et aussi améliorer les services de la distribution de l'eau d'ici 2025 en dépit des changements climatiques.» Actuellement en Algérie, l'Algérienne des eaux distribue 165 litres d'eau par jour et par habitant alors qu'en Tunisie et dans seulement la capitale de Tunis, un habitant bénéfice, de 125 litres par jour. «L'objectif visé est d'arriver à 180 litres par jour d'ici 2025» a déclaré le ministre. En matière de gouvernance, il est à noter que 600 APC ne paient pas les factures de l'eau. Le taux de raccordement des citoyens aux réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) a enregistré une augmentation de 14 points passant de 78% en 1999 à 92% en 2007. D'autre part, le ministre a indiqué que «près de 1400 milliards de dinars ont été dégagés pour réaliser 2900 projets, aujourd'hui concrétisés en grande partie.» Il précise que le taux d'avancement de ces projets est de 75%. Quant aux autres projets Abdelmalek Sellal a souligné qu'ils seront réceptionnés à la fin de l'année en cours. Sur la base des grands projets, l'Algérie disposera d'ici 2009, d'un parc de grands ouvrages de mobilisation de l'eau, composé de 72 barrages, faisant passer la capacité de mobilisation à 7,4 milliards de mètres cubes. Concernant l'évaluation de la situation des grands périmètres irrigués, Abdelmalek Sellal a souligné que la superficie irriguée grâce aux équipements installés est de 219.000 ha avec une extension annuelle de moyenne de 8840 ha soit 4 fois plus que les années précédentes. En matière d'exploitation, en 2007, la superficie était de 219.000 ha irrigués par 29 grands barrages. Ceci a donné une superficie irriguée de 45.000 ha par an, soit 10.000 hectares de plus par rapport à la période précédente. Cette progression s'est accompagnée par la création de 30.000 emplois supplémentaires pour une valeur ajoutée de 1,2 milliard de dinars. Cette situation va s'améliorer davantage avec l'achèvement des programmes de mobilisation et de transfert ainsi que les opérations de réaménagement des anciens périmètres irrigués. Toujours en matière d'irrigation, Abdelmalek Sellal indique que «c'est par l'irrigation que nous pouvons assurer la sécurité alimentaire.» A ce sujet, le ministre a déploré l'état des retenues collinaires non exploitées par les agriculteurs. Il a indiqué qu'«il faut établir un travail de proximité avec les paysans pour les encourager à utiliser les retenues collinaires.» De 2000 à 2007, 418 retenues collinaires ont été réalisées, mobilisant 55 millions de mètres cubes d'eau de pluie et avaient permis d'irriguer 11.000ha.