A chaque échange de tirs, les présents répondaient par des applaudissements et des cris dignes d'un match de football. Les présents, avant-hier, à l'opération d'élimination du terroriste à la nouvelle ville de Tizi Ouzou, auraient remarqué la présence d'une immense foule qui comptait près de 2000 citoyens. Des hommes, des femmes, des vieux et même des enfants ont assisté aux échanges de tirs, nonobstant le risque des balles perdues. Paradoxalement, cette même foule n'était pas choquée par l'événement, bien au contraire, il y régnait un air de distraction. A chaque échange de tirs, ces derniers répondaient par des applaudissements et des cris dignes d'un match de football. Cette banalisation de la mort serait-elle due aux multiples événements connus par le peuple algérien depuis les années 1990? Une chose est sûre, ces séquelles seront encore un grand défi à relever. Le frère de l'émir Mustapha Baghlia de la katiba seriet de Boumerdès a été abattu par les forces de l'ordre, avant-hier après-midi, à Tizi Ouzou dans un violent accrochage qui a duré plus de trois heures. Moussa Kerrar, âgé de 22 ans, était sous une étroite surveillance depuis longtemps. Les renseignements qui parvenaient à la police signalaient sa venue dans la cité sociale des 22 Logements située à la nouvelle-ville depuis une vingtaine de jours. Repéré par les policiers vers 15h30, il tirera une série de rafales avant de prendre la fuite vers un appartement situé au 5e étage d'un immeuble de cette cité avoisinant l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Un violent accrochage s'en est suivi au milieu de la foule, blessant un policier en civil. Selon les renseignements que nous avons obtenus sur les lieux, ce terroriste s'était réfugié dans un appartement habité par deux femmes originaires de la région de Draâ El Mizan. Les mêmes sources indiquaient qu'il vivait avec une de ces femmes, lesquelles étaient âgées respectivement de 50 et 30 ans. C'est alors qu'il se réfugiait dans cet appartement que les forces de l'ordre ont bouclé tout le périmètre avoisinant l'immeuble. Une demi-heure après, des renforts ont été dépêchés par l'ANP de la caserne de Fréha, constitués de tireurs d'élite qui ont pris position sur les immeubles avoisinants. Quelques minutes passèrent et d'autres renforts arrivaient pour voir tout le périmètre hermétiquement fermé à la foule, qui assistait de visu aux échanges de tirs entre le terroriste et les éléments des forces de l'ordre. Pendant cette longue attente qui a duré depuis 15h30, les rumeurs faisaient état de prise d'otages tandis que d'autres spéculaient sur l'existence d'un kamikaze dans l'immeuble. Mais il n'en était finalement rien, car peu après 18h, les éléments des forces de l'ordre sont passés à l'assaut. Un violent échange de coups de feu et de tirs de bombes lacrymogènes a assombri le périmètre. Sous les regards de la grande foule qui assistait aux événements, le corps du terroriste abattu a été sorti de l'immeuble par les militaires qui ont donné l'assaut. Le terroriste a été embarqué dans une ambulance alors que les deux femmes ont été interpellées. Signalons également, que les forces de l'ordre ont pu récupérer l'arme de marque kalachnikov dont il a fait usage durant l'accrochage. Cette action finale a pris près d'un quart d'heure, alors que durant tout le long de cet accrochage qui a éclaté depuis trois heures, la foule était restée tout près des militaires et des policiers qui ont fermé le périmètre. Il est à rappeler également que l'étau des forces de l'ordre qui s'est resserré depuis plus d'une année, a permis la neutralisation de plusieurs têtes des groupes armés qui activent dans la région. Ainsi, ces opérations d'envergure ont permis de mettre hors d'état de nuire les émirs Abou Sofiane, Saâdaoui et Fassila.