La Fédération algérienne d'athlétisme a, dans un communiqué diffusé jeudi en marge du meeting international d'Alger, interdit à tout athlète algérien de prendre part à des meetings au Maroc. Il semblerait qu'il s'agisse d'une mesure de rétorsion suite au forfait de nombreux athlètes marocains à la réunion d'Alger. Cependant, il y avait bien un Marocain présent à Alger ce jeudi, à savoir Amine Chentouf, qui a participé au 5000 m où il a fini 4e. Ce n'est pas la première fois que cette fédération fait face à de tels forfaits. L'année dernière, déjà, des athlètes, et pas seulement des Marocains, puisqu'il y avait des Algériens également, avaient fait l'impasse sur le rendez-vous d'Alger. Il faut savoir qu'un meeting, placé sous l'égide de la Fédération internationale, est avant tout une affaire de managers. Les organisateurs traitent avec ces derniers et non avec les fédérations des pays dont sont originaires les athlètes. Aujourd'hui, nous sommes dans l'ère de l'athlétisme-business et le manager cherche pour son athlète le meilleur moyen de gagner de l'argent. Nous ne connaissons pas une seule fédération d'athlétisme de par le monde qui ne s'implique dans l'engagement de ses athlètes dans des meetings internationaux. Du temps de la splendeur de Morceli et de Boulmerka, la Fédération algérienne ne savait même pas ce que faisaient ces deux athlètes qui s'en remettaient à leurs managers respectifs de leur trouver des compétitions (meetings) où ils pourraient courir. Cette sortie de la FAA cache certainement d'autres intérêts que ceux qui consistent à faire de la rétorsion. Le 14 juin prochain, il y aura à Rabat, capitale du Maroc, un meeting international d'athlétisme dans lequel sont engagés quelques athlètes algériens, tous issus du MCA. Ces derniers n'ont pas été engagés par leurs clubs mais par leurs managers et s'ils vont au Maroc c'est pour participer et se faire des sous. Sachant que le MCA n'a pas pris part à la réunion d'Alger, suite à la décision prise par son président, Mohamed Djouad, qui demandait des sanctions à l'encontre du directeur du meeting, qui l'aurait diffamé sur les ondes de la Radio nationale, il est possible que ce que vient de décider la FAA ne soit orienté que vers le club algérois. Il reste à savoir si la décision de la FAA est réglementaire vis-à-vis des textes qui régissent l'Iaaf. On attendra la suite des événements.