La question liée à la normalisation des relations avec Israël a été largement abordée. Alger impose ses conditions. Son adhésion au projet de l'Union pour la Méditerranée est loin d'être acquise. «L'Algérie demande plus de clarifications et d'éclaircissements» sur le projet de l'UPM, a déclaré Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse animée, hier, à l'issue du Forum des pays méditerranéens. Enumérant quelques conditions, M.Medelci évoque des questions d'ordre technique, tel l'organigramme de ce projet (la présidence et le secrétariat technique etc.). Sur la question de la normalisation des relations avec Israël, le même interlocuteur précise que «cette question ne peut être réglée dans le cadre de l'UPM. Le processus de normalisation avec Israël est lié à d'autres engagements et à un autre débat». Le conférencier annonce que l'UPM ne peut pousser les pays arabes à entretenir des relations directes avec Israël. «Il y a toujours la possibilité de travailler avec nos partenaires tout en respectant les positions des uns et des autres.» Dans ce même contexte, l'Algérie a mis l'accent, lors des débats avec les délégués des 11 pays présents, sur le potentiel considérable que pourrait contenir le mécanisme de coopération renforcée pour la réalisation des projets à géométrie variable. Une telle démarche permettra aux pays membres présentant des affinités et des complémentarités géographico-économiques, d'imprimer une cadence plus rapide à la réalisation des objectifs du Processus de Barcelone. M.Medelci précise encore que «chaque pays aura la possibilité de choisir ses partenaires pour un quelconque projet dans le cadre de l'UPM». Il a souligné que les pays membres de la future UPM n'ayant pas de relations avec Israël ne devraient «pas être contraints de participer à des projets communs» avec cet Etat au sein de l'UPM. Catégorique, Mourad Medelci affirmera que, même dans le cas d'une adhésion à l'UPM, l'Algérie n'aura pas de relations diplomatiques avec l'Etat hébreu tant que la question palestinienne ne sera pas réglée. Les pays arabes ayant pris part à ce Formed ont exigé des «clarifications sur les conséquences» de l'entrée d'Israël dans l'UPM. Mourad Medelci a, d'ailleurs, déploré l'inexistence d'un «projet de déclaration finale de ce sommet, qui précise le contenu de l'UPM». Et d'émettre l'espoir que ce document «en cours d'élaboration» puisse être transmis aux pays concernés «prochainement, pour que chaque pays puisse prendre une position officielle». C'est dans ce contexte qu'il a annoncé qu' «une réunion des ministres des Affaires étrangères se tiendra la veille du Sommet» de Paris prévu le 13 juillet prochain. Interpellé sur la position de l'Algérie à propos de l'UPM, Mourad Medelci souligne que l'Algérie attend pour voir: «Oui, mais...». Le ministre indiquera que «notre décision de participer au Sommet de Paris ne sera connue que lorsque nous connaîtrons le contenu du projet d'UPM» et de préciser que le Formed n'est pas habilité à prendre des décisions. «Nos analyses, ou plus exactement, nos recommandations seront utiles pour pousser notre action commune dans la bonne direction et, dans le même temps, satisfaire nos ambitions et répondre aux aspirations de nos peuples» souligne le ministre qui estime qu'un «projet d'une telle envergure ne peut être accepté totalement du premier coup». M.Medelci souligne, toutefois, que «l'Algérie garde une vision positive» de ce projet. Il enchaîne: «Notre pays n'a pas la volonté ni l'intention de se démarquer de l'UPM». A noter que les pays participants sont l'Algérie, l'Egypte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, Malte, le Maroc, le Portugal, la Turquie et la Tunisie.