Le premier objectif du nouveau plan national de santé est d'atteindre les indicateurs des pays européens. En un quart de siècle (1971-2007), une recrudescence critique des maladies chroniques a été enregistrée en Algérie. Selon les chiffres, elles ont représenté en 2007, 60% du nombre global des maladies non transmissibles recensées dans le pays, contre à peine 15% en 1971. C'est ce qui ressort d'un exposé-bilan présenté vendredi à Médéa par le Dr Zerouki, directrice de la planification au ministère de la Santé. Cette tendance, qui menace d'atteindre le seuil critique de 85% à l'échéance 2025, justifie «l'importance de la mise en place du nouveau plan national de santé» proposé par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou, lors de cette même séance de travail, lors de laquelle le ministre avait présenté le plan national de la santé aux cadres gestionnaires du secteur de la santé de 13 wilayas du Centre. Le premier responsable du secteur a affirmé que «le nouveau plan est imposable à tous les gestionnaires du secteur. Ils doivent désormais veiller à son application intégrale pour atteindre nos objectifs du millénaire». Se voulant rigoureux quant à l'application du nouveau système de santé qui est, «l'unique document de référence en matière de santé et de gestion», il avertira que tout manquement à cette règle «sera sévèrement sanctionné». Le premier objectif de ce plan, a appuyé le ministre, est «d'atteindre les indicateurs réalisés dans le domaine de la santé par les pays européens». Le second consiste, selon lui, en «la réduction des disparités entre les wilayas et régions». Il saisira cette occasion pour assurer que «la prise en charge des affectations des médecins spécialistes dans les régions du Sud, a donné des résultats très encourageants». Par ailleurs, une veille sanitaire prévue par ce plan, est destinée à «renforcer les échanges interstructures, traiter en temps réel les situations critiques et mieux gérer l'évolution épidémiologique et son niveau d'exécution». Le ministre a regretté que «beaucoup de jeunes médecins préfèrent s'orienter vers le secteur privé, accentuant ainsi la pression déjà forte sur nos établissements de santé». Lors de sa visite, il a inauguré cinq nouvelles structures de soins de proximité dans les communes de Beni Slimane, Guelb El Kebir, Chellalet El Adhaoura, Aïn Boucif et Berrouaghia et a posé la première pierre du projet de l'annexe de l'Institut Pasteur de Médéa. Outre les indications purement médicales, le bilan du Dr Zerouki montre une augmentation des dépenses d'équipement enregistrée entre 1990 et 1999. Le programme d'équipement mis en chantier en 1999 représente 73% des capacités d'accueil réalisées entre 1962 et 1978. Les investissements publics ont atteint 19 milliards de dinars en 2008, selon l'oratrice, contre 9 mds/DA en 2007, alors que le budget consacré aux maladies transmissibles et chroniques était de l'ordre de 92 mds/DA. Ce budget a permis de réaliser 134 structures pour la prise en charge des diabétiques, a-t-elle fait observer.