Chiffre n D'ici à 2015, l'Algérie comptera 20 000 nouveaux cas d' insuffisants rénaux dont 10 000 nécessitent d'être greffés. 50% des malades ne trouvent pas de donneurs de reins. Chaque année, on enregistre 4 500 nouveaux cas d'insuffisants rénaux en Algérie. C'est ce qu'ont affirmé les spécialistes de la santé lors de la journée de formation médicale continue tenue, hier, mercredi, au centre hospitalo- universitaire de Béni Messous (Alger) sur «les néphropathies héréditaires». Le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie dialyse et transplantation (Sandt), a indiqué que l'insuffisance rénale chronique est une maladie redoutable et touche toutes les franges de la population - jeunes ou âgées - et même des enfants puisque 4% des malades sont des enfants. D'après les prévisions de ce spécialiste le nombre des malades sera en augmentation dans les années à venir. L'Algérie comptera d'ici à 2015, 20 000 nouveaux cas d'insuffisants rénaux. Avec un taux de croissance moyen de 10%, le nombre des patients qui seront atteints d'insuffisance rénale chronique nécessitant une thérapeutique de substitution dans les dix prochaines années, atteindrait les 30 000. Un chiffre jugé important surtout quand on sait que 50% des 4 500 nouveaux cas enregistrés chaque année n'arrivent pas chez les médecins. D'après les chiffres des médecins, 14 000 des personnes affectées par cette maladie sont traitées par dialyse ou vivent avec un rein greffé. Le professeur Rayane a précisé qu'il faut diagnostiquer la maladie pour qu'elle soit dépistée et traitée à temps et éviter des complications et une Insuffisance rénale chronique terminale (IRC). Il a, aussi, tenu à signaler que les mariages consanguins sont parmi les causes entraînant des complications chez les malades souffrants. Comme il a laissé entendre que plusieurs personnes cachent leurs pathologies rénales et ce, pour différentes raisons. «Nous avons rencontré des cas de familles qui essayent de cacher la maladie de leurs filles ou fils parce que les malades ne sont pas encore mariés», explique ce professionnel de la santé. Un travail de sensibilisation dans ce sens pour changer la mentalité des malades doit être mené. Concernant le don d'organe, notamment de rein, le conférencier a fait remarquer que 50% des insuffisants rénaux en Algérie ne trouvent pas de donneurs. En 2008 une centaine de greffes rénales ont été réalisées en Algérie. D'après le président de la Sandt, le déficit signalé en ce qui concerne les opérations de transplantation de rein est de 200 par an. Malgré les efforts entrepris par son association en collaboration avec le ministère de la Santé, il n'y a eu que 500 donneurs au niveau national. «Notre objectif dans le programme lancé en 2005 pour la transplantation rénale et l'encouragement des dons de reins est d'atteindre un million de donneurs», a-t-il déclaré. Enfin le professeur Rayane a reconnu que malgré les efforts entrepris ou avec tout ce qui se fera dans ce sens, l'Algérie ne pourra pas dépasser 150 greffes par an et ce, pour différentes raisons liées généralement au manque du moyens et de donneurs d'organe.