Les associations ont insisté sur la prise en charge préventive de ces maladies. Le réseau des associations des malades chroniques tire la sonnette d'alarme. Abdelhamid Boualègue, coordinateur du réseau, qui regroupe huit associations, a, dans une conférence de presse animée hier à El Moudjahid, relevé la souffrance des malades dans les structures hospitalières. Les maladies chroniques constituent aujourd'hui un véritable problème de santé publique. Les intervenants à cette rencontre ont tous insisté sur la prise en charge préventive des maladies chroniques. Le représentant de l'association des insuffisants rénaux s'inquiète de la situation de ces malades. «L'hépatite B et C guettent ces malades», a-t-il prévenu avant d'avancer le taux de 40% des dialysés, au nombre de 13.000, en sont atteints. Il indique aussi que 6 millions de malades chroniques sont menacés par la maladie de l'insuffisance rénale. Sur la prise en charge des insuffisants rénaux, dont le nombre augmentera pour atteindre les 20.000 cas d'ici cinq années, le conférencier informe qu'un malade coûte à l'Etat 200.000DA par mois alors que la greffe est évaluée à 1.200.000DA. Dans ce sens, le Dr Benachenhou, membre du réseau, estime qu'il faut passer à la vitesse supérieure et travailler en amont avec les hypertendus et les diabétiques pour réduire le nombre d'insuffisants rénaux, mais surtout privilégier la prévention. «Il faut élaborer une politique de prévention, d'information et de sensibilisation solide», a-t-il plaidé. De son côté, la présidente de l'association Nour Doha d'aide aux personnes atteintes de cancer, Mme Samia Gasmi, souhaite que les cancéreux soient pris en charge dans l'immédiat citant, entre autres, le problème de la procuration de médicaments. La lutte contre le cancer en général s'exprime, explique l'intervenante, à travers de nombreuses actions sur le terrain, telles que les campagnes de sensibilisation pour la prévention et le dépistage de la maladie à l'échelle nationale. Sur ce point, elle estime que la prévention ne se fait suffisamment plus, particulièrement dans les régions de l'intérieur et du sud du pays. S'agissant du vaccin contre le cancer du col de l'utérus, dont le coût est de 30.000DA l'ampoule, Mme Gasmi dira qu'il n'est pas encore disponible en Algérie. Par ailleurs, le président du réseau a regretté l'«absence» du ministère de la Santé qui n'a, dit-il, engagé aucune action avec les associations des malades. «Seul le ministère du Travail oeuvre avec nous en concertation et d'une façon régulière», a précisé M.Boualègue et de poursuivre qu'il faut que les associations soient acceptées en tant que partenaires. En un quart de siècle (1971-2007), une recrudescence critique des maladies chroniques a été enregistrée en Algérie. Selon les chiffres, elles ont représenté en 2007, 60% du nombre global des maladies non transmissibles recensées dans le pays, contre à peine 15% en 1971. Ils sont aujourd'hui plus de 8 millions de malades chroniques en Algérie.