La Roja peut toujours compter sur ses deux attaquants vedettes. Pétillante devant la Russie lors de son premier match, l'Espagne s'est qualifiée pour les quarts de finale grâce à sa victoire arrachée contre la Suède dans le temps additionnel par son serial buteur David Villa (2-1), et au succès des Russes contre la Grèce (1-0) en soirée. L'Espagne, qui s'est longtemps heurtée au bloc suédois avant de débloquer la situation en toute fin de rencontre, est également déjà assurée de terminer à la première place de son groupe et de rencontrer le 2e du groupe C, qui sera la Roumanie, la France ou l'Italie. C'était prévisible: devant un adversaire au pedigree plus flatteur que la Russie, essorée 4-1 sous la pluie tyrolienne, l'Espagne allait moins jouer les matadors...Pas certain pour autant que le sélectionneur Luis Aragones, dans son for intérieur, s'attendait à souffrir autant. Car la Suède, sur la foi d'un engagement physique jamais démenti, a longtemps bougé l'Espagne. La formation de Lars Lagerbäck, privée de sa vedette Zlatan Ibrahimovic après la mi-temps, peut néanmoins encore caresser l'espoir d'atteindre elle aussi les quarts de finale, qu'elle fréquente régulièrement dans les grands tournois, à condition de ne pas perdre contre les Russes. La première période a surtout servi de tribune à deux des plus grandes vedettes de la compétition: l'Espagnol Fernando Torres et le Suédois Zlatan Ibrahimovic. Torres, muet avec la «Roja» depuis septembre 2007, retrouvait la gloire en se jetant sur un ballon de Silva au terme d'une combinaison que l'on pressentait répétée maintes fois, sur un corner de Xavi relayé par Villa (1-0, 15e). Le jeune avant-centre de Liverpool concluait la mainmise espagnole dans l'animation de jeu, où Xavi jouait le patron. Mais, comme instruite d'un passé récent où elle avait continué à attaquer après avoir ouvert le score jusqu'à se faire prendre en contre, l'Espagne temporisait. Et par un temps très scandinave, la Suède saisissait volontiers la perche du jeu pour créer la panique dans la défense espagnole, privée de Puyol, blessé, dès la 24e minute. Sur un long centre de Stoor, qui lobait Capdevila et toute la charnière, Ibrahimovic héritait ainsi de la balle que Ramos lui contestait, au point d'en tomber. La star de l'Inter Milan, remplacée à la mi-temps vraisemblablement pour ménager son genou gauche, n'avait plus qu'à frapper en pivot pour tromper Casillas (1-1, 34e) pour son 20e but en 52 sélections. La seconde période, équilibrée, n'était pas franchement celle des occasions, à l'exception d'une double frappe de Torres et Silva (63), d'un tir lointain de Marcos Senna (68) et d'un centre tendu d'Hansson pour Larsson, trop court (79). Les affaires prenaient la tournure d'un match nul jusqu'à la deuxième minute du temps additionnel. Une longue relance de Capdevila trouvait alors la tête de Torres au milieu, qui effleurait suffisamment le ballon pour lancer le sprint de Villa. Déjà triple buteur devant la Russie, l'attaquant de Valence semait Hansson pour poignarder le coeur des Suédois pantois et hisser l'Espagne en quart de finale.