Après leur démonstration de force face à la Russie (4 à 1), lors du premier match du groupe D, les Espagnols de Luis Aragones ont réussi à se hisser au second tour en battant dans le temps additionnel la Suède, également vainqueur pour sa première sortie contre le tenant du titre, la Grèce (2 à 0). Le sommet de ce groupe s'est pratiquement résumé en un match attaque - défense entre des ibériques dominateurs et patients et des Vikings attentistes jusqu'à ce coup de grisou d'El-Guaje (appellation donnée aux enfants qui travaillaient jadis nombreux dans les mines) de David Villa dans le temps additionnel. Les Suédois, qui avaient pourtant tenu depuis l'égalisation de leur attaquant vedette Ibrahimovic répondant au but de Fernando Torres dès le quart de jeu, finirent par céder devant plus fort et surtout devant celui qui est en train de reléguer le grand Raul au rayon des souvenirs. Un coup de chapeau lors du récital contre la Russie (il est le septième joueur à avoir accompli cet exploit, Platini étant le seul à l'avoir fait à trois jours d'intervalle en 1984) et un but qui signe la qualification de la Furia Roja au second tour, voilà qui annonce l'avènement de Pancho Villa ! Et dire que l'attaquant de Valence, dont la cote devrait grimper de façon vertigineuse, avait quitté le 4 juin dernier le stade de Santander avec un vilain coup à la cuisse droite faisant même planer le doute sur sa participation. Mais il fallait compter avec les médecins de l'équipe d'Espagne qui ont fait des «miracles» pour remettre sur pied David Villa qui prendra sa place à Innsbruck contre la Russie aux côtés d'un autre redoutable baroudeur, Fernando Torres de Liverpool. La suite, tout le monde la connaît. Et comme cet Euro-2008 ne semble pas sourire aux champions, ni aux équipes au statut surfait, la Grèce, tenante du titre et grande surprise de la précédente édition en 2004, a quitté la compétition avant même de disputer son dernier match contre l'Espagne en essuyant une seconde défaite, cette fois face à la Russie qui, elle, conserve ses chances de qualification. Il a suffi d'une grosse bourde de la défense, notamment de son gardien Antonios Nikopolidis, pourtant héros il y a quatre ans et durant les éliminatoires, pour que l'équipée du démiurge Otto Rehhagel rejoigne le panthéon des dieux déchus. L'Italie et la France, championne et vice-championne du monde, ne sont pas loin de subir le même sort si l'une des deux équipes ne parvenait pas à gagner mardi et que la Roumanie ne prenait pas le dessus sur les Pays-Bas. Retenons qu'au terme de la seconde journée, le Portugal (Groupe A), la Croatie (groupe B), les Pays-Bas (groupe C) et l'Espagne (groupe D) sont déjà les premiers invités méritants des quarts de finale et que quatre autres équipes devront suivre à partir de ce soir avec la petite finale du groupe A entre Turcs et Tchèques. Et viva Pancho Villa !