Comment améliorer la production agricole? Les ministres africains tentent d'y répondre, depuis hier, à Naïrobi. La 25e Conférence régionale pour l'Afrique s'est ouverte, hier, à Naïrobi, au Kenya. Elle se tient sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Ministres africains et experts se pencheront sur la problématique de l'amélioration de la gestion de l'eau entre les pays d'Afrique. Le but à atteindre sera celui de redynamiser l'agriculture afin de pouvoir assurer les besoins alimentaires des populations. La clôture de cette 25e session est prévue pour le 20 juin. Spécialistes et membres des gouvernements de différents pays ont donc entamé, ce lundi, de sérieux débats pour tenter de comprendre les mécanismes de la crise alimentaire qui a affecté la partie du monde la plus vulnérable. L'envolée des prix du pétrole ainsi que celui des matières premières agricoles a réduit à la famine des millions de personnes. Une sorte de malédiction qui semble frapper le Continent africain. Déjà peu épargné par les guerres civiles, les conflits tribaux, les conditions climatiques et les sécheresses à répétition achèveront peut-être les derniers rêves et espoirs des enfants d'Afrique de manger à leur faim et de songer à une vie normale et à des lendemains meilleurs. «J'ai confiance dans l'issue de nos délibérations qui doivent permettre à l'Organisation et à ses partenaires d'apporter les recommandations nécessaires pour améliorer l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique», a déclaré, dans un communiqué, le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Veut-il entretenir tout juste l'illusion? Et comment penser différemment puisque les pays membres de la FAO n'ont pu recueillir que 6,5 milliards de dollars de promesses de dons, lors du Sommet de Rome qui s'est tenu le 5 juin de l'année en cours. Comment réduire de moitié le nombre de personnes dans le monde souffrant de la faim d'ici 2015 dans ce cas-là? La somme nécessaire pour atteindre cet objectif est estimée à quelque 30 milliards de dollars par an. Le continent Noir, en particulier, est-il menacé de disparition? Pour l'instant, il est victime de son impuissance à produire les aliments de base nécessaires à assurer son autosuffisance alimentaire, miné par les guerres entre factions militaires et tribales. Les conditions climatiques désastreuses ont achevé de ternir ce triste tableau. Le président de la conférence, le ministre kenyan de l'Agriculture a mis en avant les contre-performances de la production agricole, identifiée selon lui comme le principal facteur responsable de la crise alimentaire. «L'insécurité alimentaire est exacerbée par l'augmentation des prix mondiaux des denrées alimentaires due à la forte demande en céréales, à l'impact du climat, à la flambée des prix de l'énergie et des engrais», a précisé le ministre kenyan. Une mission qui ressemble aux travaux d'Hercule à laquelle tenteront de répondre les responsables africains.