Le gouvernement de la République unie de Tanzanie a accueilli avec satisfaction la décision du gouvernement de la Rasd d'établir sa mission diplomatique à Dar es-Salam, apprend-on aujourd'hui de source gouvernementale tanzanienne. Selon la même source, «cette décision est un pas important pour la consolidation des excellentes relations existant entre les deux pays». «Dans cette perspective, ajoute-t-on, le gouvernement de la République Unie de Tanzanie s'attend à la mise en oeuvre de cette décision dans les plus brefs délais.» Cette décision intervient quelques jours après que le Kenya ait décidé de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique et populaire. La décision remonte en effet au 25 du mois courant. Le Kenya et la République arabe sahraouie démocratique avaient ainsi annoncé l'établissement de relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs, selon un communiqué conjoint publié à Nairobi. Dans un communiqué commun, les chefs de la diplomatie des deux pays avaient indiqué que «le gouvernement de la République du Kenya et le gouvernement de la Rasd, désireux de renforcer les liens d'amitié et de coopération, ont décidé d'établir des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs, conformément aux prévisions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, d'avril 1961». Cet accord, paraphé samedi à Nairobi par le ministre kenyan des Affaires étrangères M.Chirau Ali Mwakwer et son homologue sahraoui M.Mohamed Salem Ould Salek, «entre en vigueur à la date de la signature de la présente note». En établissant des relations diplomatiques, «les deux pays réitèrent leur adhésion aux principes de la Charte des Nations unies et de l'acte constitutif de l'Union africaine», ajoutait le texte. Le Maroc, ne sachant plus sur quel front se battre, avait décidé de réagir avec une violence qui en dit long sur la déstabilisation dont il a été la victime. Il a, en effet, décidé de rappeler son ambassadeur à Naïrobi pour «consultation», ce qui signifie dans le jargon diplomatique que Rabat envisage de rompre ses relations avec ce pays. Il convient de souligner que bien avant la reconnaissance de la Rasd par l'Afrique du Sud, ce pays qui se bat pour son indépendance et sa dignité avait été reconnu par la plupart des Etats du continent noir. Il est même membre de l'UA, ce qui fait que le Maroc, dans sa politique, basée sur la fuite en avant, s'est «auto-exclu» de cette union dont le fonctionnement démocratique et sain constitue en partie un exemple pour la Ligue arabe.